Nouveau Monde : les amérindiens

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Peuples autochtones d'Amérique du Nord

9 - La zone boréale (subarctique)

Situation

Région Boréale Canadienne

La culture de la région boréale canadienne (zone sub-arctique) couvre tout le continent nord-américain depuis l'Alaska à l'est jusqu'à la péninsule du Labrador, descendant au sud en deçà de la Baie d'Hudson et du Lac Winnipeg. Lorsque les premiers Européens arrivèrent au milieu du XVIIe siècle, la population était estimée à moins de 60.000 habitants et constituée en majorité de peuples de langues athabaskane ou algonquienne, qui occupaient un territoire évalué à six millions de kilomètres carrés (1.4 billion acres), ou 58 % de la masse continentale du Canada, et forme ainsi une large ceinture verte d'un bout à l'autre du pays, traversant son centre depuis Terre-Neuve jusqu'au Yukon. On estime aujourd'hui que plus de 1 million de membres de Premières Nations, réparties dans des centaines de collectivités (environ 600 communautés autochtones), habitent la région boréale du Canada.

Le terrain dans cette vaste contrée varie considérablement de la toundra alpestre-arctique au nord à la pleine franche toundra sylvestre au sud, qui à son tour se perd dans les forêts boréales, subsistant parfois sous forme de bosquets épars sur de vastes étendues herbeuses. Une grande partie des actuelles provinces du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et de la Colombie Britannique sepentrionale, de l'Alberta, du Saskatchewan, de l'Ontario et du Québec, y compris la totalité de la province de Terre-Neuve composent cette aire culturelle sub-arctique.

Tribus

Ces peuples avaient une culture qui se rapprochaient de celle des Indiens peuplant l'Arctique et le nord des Etats-Unis.

Premières Nations des bassins du Mackenzie et du Yukon

Douze tribus principales ont vécu au voisinage des bassins de Mackenzie et du fleuve Yukon. Toutes ces tribus parlaient des langues appartenant à la famille de langage Athasbaskan.

Ces peuples contrôlaient les territoires du Nord-Ouest et les régions septentrionales de l'Alberta et du Saskatchewan.

Les Chipewyan s'étendaient du nord du fleuve Churchill jusqu'à l'ouest au Lac Great Slave et contrôlaient la plus grande partie de ce territoire. Au sud et à l'ouest se trouvaient les Beaver (Castor) qui vivaient dans le bassin de la rivière Peace.

Les Slave (ou Slaveys) s'étendaient de l'ouest du Lac Great Slave jusqu'à l'extrême ouest de la rivière Mackenzie. Le territoire des Yellowknife se trouvait sur la partie parsemée de lacs de l'est du Lac Great Slave à la rive orientale du Lac Great Bear. A leur sud-ouest étaient les Dogrib qui occupaient la terre entre ces deux grands lacs nordiques.

A l'ouest et au nord-ouest du lac Great Bear Vivaient les Hare. Et plus à l'ouest se trouvaient les Kutchin (Gwitch'in) qui occupaient les bassins des rivières Pelly et Porcupine, et de ce fait ils étaient sur une partie impiortante de ce qui est aujourd'hui l'intérieur du Yukon. Les Han et les Tutchone occupaient ce qui est aujourd'hui le sud du Yukon.

Au sud des Tutchone étaient les Kaska et les Mountain, qui vivaient dans la partie montagneuse à l'ouest de la rivière Mackenzie. La tribu la plus au sud était celle des Sekani, qui demeuraient sur les pentes orientales des Rocheuses dans ce qui est maintenant le nord de l'Alberta.

Ces tribus vivaient dans un environnement rude. Leur mode de vie était presque entièrement organisé autour du caribou, même si les hommes pratiquaient un peu de pêche en mer. Mais l'essor du commerce de la fourrure et l'introduction de nouveaux objets, telles les perles, bouleversèrent leir civilisation.

Région de la forêt boréale du Canada

Il y avait huit tribus principales de Premières Nations de la région de la forêt Boréale au Canada, toutes parlaient une langue de la famille de langage algonquine. La tribu éteinte des Beothuck vivait à Terre-Neuve, tandis que les Mi'kmak (Micmac) occupaient la Nouvelle-Ecosse, le nord-est du New-Brunswick, Gaspé au Québec et l'île du Prince Edouard. Au sud-ouest du New-Brunswick et au voisinage de Québec se trouvaient les villages des Malecites. Les Montagnais-Naskapis (Innus) occupaient ce qui est maintenant la région nord du Québec et du Labrador. Les Montagnais occupaient le secteur boisé le long du rivage nord du Saint Laurent à l'extrême est de Sept-îles.

Les Ojibway occupaient un grand territoire englobant toutes les rives nord du Lac Huron et du Lac Supérieur de Georgian Bay (Ontario) jusqu'au bord des Prairies, à la hauteur des terres du nord où coulent les rivières vers la Baie d'Hudson (au Saskatchewan). Les Algonquins vivaient dans la vallée d'Ottawa. Les Odawa vivaient principalement sur l'île Manitoulin au nord du Lac Huron (Ontario), dans la région de Georgian Bay.

Ayant sur leurs flancs nord et ouest les Ojibway, les Crees occupaient également un grand territoire. Ils vivaient au sud de la Baie d'Hudson, et au nord jusqu'à Churchill. Leur territoire était limité à l'est par le Lac Mistassini et s'étendait à l'ouest jusqu'à la frontière de la Prairie.

Organisation sociale

La plupart de ces groupes se composaient d'unités familiales nomades élargies, quelque peu isolées les unes des autres en raison de la rareté des ressources alimentaires. Ils chassaient principalement le caribou et l'orignal, mais le petit gibier comme le lièvre, le lapin et le gibier d'eau, constituait une part importante de leur nourriture, ainsi que le poisson. A l'Est l'agriculture était plus présente. Les Indiens cultivaient le riz sauvage et récoltaient le suc d'érable.

Le commerce des fourrures fut pratiqué par toutes les tribus : les Blancs avaient installé de nombreux comptoirs d'échange dans la région. La chasse aux animaux de fourrure prit alors une importance primordiale, si bien que les familles arrivèrent à être totalement dépendantes des Européens. Cette traite entraîna un profond déséquilibre dans la sociéré indienne et conduisit à la vulnérabilité de ces peuples dès lors quek, à trop avoir été chassé, le gibier se raréfia.

Les tribus algonquines utilisaient plutôt le wigwam de forme conique, tandis que les Athabaskans s'abritaient dans des demeures au toit en dôme, couvert d'écorce de bouleau ou de peaux, mais dans les deux cas le foyer était situé au centre. Les étés dans cette région sont chauds mais de courte durée, les hivers sont rudes, cruellement froids et longs.

Mythologie

C'est pendant ces interminables mois d'inactivité forcée que les conteurs narraient les mythes et les légendes des tribus et que se pratiquait l'art (divinatoire) de la scapulomancie. Ce dernier consistait à tenir au-dessus d'un feu de grandes omplates de caribou ou d'orignal et à "lire" les félures et les taches noircies qui s'y formaient, tout en racontant des histoires extravagantes, directement proportionnelles à l'imagination du narrateur! Les histoires de cannibales, d'hommes vivant dans les fourrés, d'Esprits et de puissances célestes, foisonnaient, ces dernières étant illustrées par le mythe athabaskan du Soleil et de la Lune, tandis que l'importance vitale du bois - nécessaire pour la fabrication d'outils, de raquettes de neige, de forêts, d'armes et de masques cérémoniels - transparaît dans un récit sur l'origine du pin. La mythologie sub-arctique tendait à refléter la précarité de l'existence humaine : par des allusions répétées aux aspects imprévisibles de la vie quotidienne, elle aidait ceux qui écoutaient à trouver leur place et à établir des modes de conduites adaptés dans un environnement hautement hostile et implacable.

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