Nouveau Monde : les amérindiens

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Black Elk (Elan Noir) - Hehaka Sapa

1863 - 1950

Chef Sioux des Oglalas

Black Elk (Elan Noir) fut l'un des leader spirituel de la nation Sioux et plus precisément de la tribu des Oglalas, celle d'après les guerres indiennes qui décimèrent son peuple. Lui et quelques autres sorciers essaient ou ont essayé de maintenir vivante la tradition de ce peuple qui fut jadis si fier.
"Tout ce que fait un indien il le fait dans un cercle..."

Il en est ainsi parce que le pouvoir de l'univers opère toujours en cercles et que toute chose tend à être ronde. Dans les temps anciens, lorsque nous étions un peuple heureux et fort, notre pouvoir nous venait du cercle sacré de la nation, et tant qu'il ne fut pas brisé, notre peuple a prospéré. [...]
Tout ce que fait le Pouvoir de l'Univers se fait dans un cercle. Le ciel est rond et j'ai entendu dire que la terre est ronde comme une balle et que toutes les étoiles le sont aussi. Le vant, dans sa plus grande puissance, tourbillone. Les oiseaux font leur nid en rond, car leur religion est la même que la nôtre. Le soleil s'élève et redescend dans un cercle. La lune fait de même, et ils sont ronds l'un et l'autre. Même les saisons, dans leur changement, forment un grand cercle et reviennent toujours où elles étaient. La vie d'un homme est un cercle d'enfance à enfance, et ainsi en est-il de toute chose où le Pouvoir se meut. Ainsi nos tentes étaient rondes comme les nids des oiseaux et toujours disposées en cercle, le cercle de la nation, nid fait de nombreux nids où nous couvions nos enfants selon la volonté du Grand Esprit."

"Il y a longtemps, mon père m'a répété les paroles de son père : une fois, un saint homme lakota appelé Drink Water rêva de ce qui devait se passer. Il rêva que les autres jambes revenaient sur Terre et qu'une race venue d'ailleurs tissait une toile tout autour des Lakotas. Et il dit: "Vous virez dans des maisons carrées, grises, sur une terre infertile..." Parfois on en sait plus en rêve que lorsqu'on ne dort pas."

"J'ai guéri avec le pouvoir qui passait à travers moi. Bien sûr, ce n'était pas moi qui guérissait. C'était le pouvoir venu de l'autre monde ; les visions et les cérémonies avaient simplement fait de moi un trou à travers lequel le pouvoir avait la possibilité de parvenir aux Deux-Jambes. Si j'avais pensé que c'était ma propre action, le trou se serait fermé et aucun pouvoir n'aurait pu passer.
Tout ce que j'aurais fait alors auraient été insensé."

"La deuxième paix est celle qui se créer entre deux individus, la troisième et celle qui soude deux deux nations. Mais au-dessus de tut cela il vous faut comprendre que la paix ne sera pas possible entre les nations tant qu'on ne sera pas convaincu que la véritable paix - comme je l'ai souvent dit - se trouve au coeur même de l'âme humaine."

"Les Wasichus [=homme blanc] nous ont mis dans ces boîtes carrées. Notre pouvoir s'en est allé et nous allons mourir parce que le pouvoir n'est plus en nous. Regardez nos garçons et voyez ce que nous somme devenus. Lorsque nous vivions par le pouvoir du cercle, de la façon dont nous le devions, nos garçons étaent des hommes à douze ou treize ans. Maintenant il leur faut beaucoup plus de temps pour mûrir. Eh bien, les choses sont ce qu'elles sont. Nous sommes des prisonniers de guerre tant que nous attendons ici. Mais il y a un autre monde."

"Je peux me rappeler l'hiver du massacre des cent (1866) comme on se rappelle un mauvais rêve qu'on a fait dans son enfance ; mais je ne puis guère distinguer ce que j'ai appris étant adulte de ce que j'ai compris enfant. On dirait quelque chose d'effrayant dans le brouillard ; c'est que l'époque était aux troubles et à la peur.
Je n'avais encore jamais vu de Wasichu et je ne savais pas de quoi ils pouvaient avoir l'air; mais tout le monde disait que les Wasichus allaient venir, qu'il nous prendrait nos terres, nous extermineraient et qu'il nous faudrait tous mourir au combat. Jadis nous étions heureux sur nos terres et nous avions rarement faim parce qu'alors les deux-jambe et quatre-jambes vivaient ensemble comme une grande famille et il y avait assez de tout, pour eux comme pour nous. Mais les Wasichus sont venus et ils ont fait de petit îlots pour nous et d'autres petits îlots pour les quatre-jambes et ces petits îlots deviennent toujours plus petits devant la marée montante des Wasichus, marée sale de tromperie et d'avidité.
J'avais dix ans cet hiver-là, quand pour la première fois je vis un Wasichu. D'abord j'imaginai qu'ils étaient tous malades, et j'avais peur qu'ils n'engagent à tout instant le combat avec nous, puis je me suis habitué à eux.
Je peux me rappeler l'époque où les bisons étaient si nombreux qu'on ne pouvait les compter, mais les Wasichus les ont tués tant et tant qu'il ne reste que des carcasses là où ils venaient paître auparavant. Les Wasichus ne les tuaient pas pour manger ; ils les tuaient pour le métal qui les rend fous et ils ne gardaient que la peau pour la vendre. Parfois, ils ne les dépeçaient même pas ; ils ne prenaient que les langues et j'ai entendu parler de bateaux de feu descendant le missourichargés de langues de bisons séchées. Ceux qui ont fait cela étaient des fous. Parfois, ils ne prenaient même pas les langues ; ils les tuaient simplement pour le plaisir de tuer. Quand nous chassions le bison, nous ne le faisions que slon nos besoins."
"La vision est authentique et puissante. Que je sache elle n'a rien perdue de son authenticité et de sa puissance : car ces choses-là sont le fait de l'esprit, et c'est dans l'obscurité de leurs yeux que les hommes se sont perdus."

sources