Portraits d'ardéchois

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Étienne LARMANDE


Entrepreneur de Travaux Publics

Polychrome Larmande
Carreau-mosaïque

C'est à Viviers (Ardèche), site marqué par la forte présence des cimenteries (Pavin de Lafarge), que l'entrepreneur de travaux publics Étienne Larmande découvrit "que la chaux hydraulique, seule ou mélangée dans de certaines proportions à de l'argile calcinée, du sable et de l'eau, produit une matière aussi dure que de la pierre ordinaire sans qu'il soit besoin d'aucune cuisson". Le brevet d'invention fut accordé en septembre 1851. Le nouveau procédé permettrait de produire des carreaux qui seraient du plus bel effet pour les sols et à des prix modérés. Pour pouvoir incruster des dessins polychromes, Larmande demanda à un serrurier de Viviers, Auguste Lachave, de créer le matériel pour fabriquer les carreaux-mosaïques qu'il venait de concevoir. Auguste Lachave produisit les moules demandés, aussi appelés "diviseurs".

La maison Lachave, de père en fils, se spécialisa désormais dans la fabrication du matériel destiné aux carrelages. Peu après, un ouvrier de Lachave, Félix Guilhon, s'installa à son compte EN Avignon où l'entreprise, devenue vers 1920 entreprise Guilhon-Barthélemy, assura une production parallèle de matériel.

La fabrication du carreau-mosaïque donnera lieu à la création de plusieurs entreprises (Viviers, Bourg-Saint-Andéol), dont celle de matériel de fabrication (Lachave).

Le carreau-mosaïque connut une grande diffusion sous le IIIe République : on le trouva associé à tous les beaux immeubles de la fin du XIXe siècle. En Ardèche, on peut encore le voir dans les églises de Berrias et Saint-Thomé, dans plusieurs maisons de Viviers, dans les hôtels particuliers de Bourg-Saint-Andéol.

Son usage se répandit aussi en Amérique, en Indonésie, en Indochine, à Madagascar, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord où sa ressemblance avec les mosaïques de céramique lui valut une grande popularité.

Cette production a complètement cessé en Europe après la seconde guerre mondiale et en France en 1950. En revanche, les pays du Tiers-Monde où le coût du travail est resté faible et où les goûts n'ont pas évolué de la même façon restent des adeptes du carreau-mosaïque en ciment et les ateliers y sont encore nombreux. Les amateurs de carreaux-ciment polychromes ont aujourd'hui recours aux importations du Maroc, de la Tunisie ou du Viêt-Nam

 

Polychrome
Catalogue de l'entreprise Lauzun à Bourg-Saint-Andéol (Archives Départementales de l'Ardèche)

 

Sources

- Éducation et patrimoine en Ardèche : ardecol-inforoutes

- "Le Génie de l'Ardèche par Jean-Marc Gardès et annie Sorrel, FOL Éditions, Privas, octobre 2007.