Le Nouveau Monde : les grands personnages

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Amerigo Mateo Vespucci

1454-1512

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Le Nouveau Monde doit son nom au navigateur italien Amerigo Vespucci.

Amerigo Vespucci carte

Jeunesse de Vespucci

Amerigo Mateo Vespucci (connu à son époque sous le nom de Alberico Vespucio) est né à Florence le 9 mars 1454, il est le fils de Nastagio Vespucci, un notaire public, et de Lisa de Andrea Mini sa mère. Très jeune, Amerigo et ses frères et soeur, Girolamo, Bernardo et Agnoletta, furent délaissés par leur mère qui préférait s'occuper de l'aîné Antonio.

Amérigo s'instruit auprès de son oncle Giorgio Antonio Vespucci, religieux dominicain qui enseigne la grammaire et la littérature à la noblesse florentine et fréquente à ce titre la Maison des Médicis, haut lieu de la culture. Amérigo s'intéressaient davantage aux mathématiques, à l'astronomie, à la cosmographie et à la physique. Entre 1478 et 1480, Amerigo accompagne son oncle Giorgio Antonio, en mission diplomatique en France pour le compte de Médicis, pour lui servir de secrétaire. A Paris il rentre en contact avec certains personnages illustres de la cour de France et de nombreux marchands florentins, venus en France pour leur négoce. Il rencontre Bartolomé Colomb, le frère de Christophe, venu solliciter le roi Louis XI, pour le compte de son frère, qui faisait le projet de découvrir une nouvelle route des Indes.

Mais Amerigo doit revenir en Italie à la suite du décès de son père en 1482, pour s'occuper de la succession.

Puis il commence une carrière d'intendant dans la Maison de Lorenzo de Pier Francesco (dit le "Popolano"), une des branches de la famille Medicis. Il est en contact avec des hommes de lettres, des philosophes, des scientifiques, des peintres florentins de l'époque, tels que Léonard de Vinci et Sandro Botticelli. On discute de l'existence de terres au sud de l'équateur et de différentes races.

Amerigo Vespucci en Espagne Amerigo Vespucci

La famille Medicis fait du commerce dans toute la péninsule ibérique. En septembre 1489, le correspondant de Lorenzo de Pier Francisco l'informe de la mauvaise gestion des comptes de Séville. Le "Popolano" décide alors d'y envoyer des hommes de confiance pour y remettre de l'ordre. Début 1492, Amerigo est envoyé à Séville par Laurent de Médicis, il rejoint Juanoto Berardi pour mettre de l'ordre dans la gestion de son négoce dans la péninsule ibérique. Depuis plus de dix ans, Juanoto Berardi, travaille pour le compte des Medicis, il est le commerçant florentin le plus influent en Andalousie.

On ne pense pas que Vespucci ait rencontré Christophe Colomb le 17 avril 1492, au moment de la signature des "Capitulations de Santa Fé" qui est l'acte juridique par lequel la reine Isabelle de Castille accepte de financer la moitié des frais du projet de Colomb, - des banquiers génois de Séville, prêtent le solde à Christophe Colomb - qui sera amiral, vice-roi et gouverneur des "îles et terres fermes" à découvrir. Il est par contre certain que Vespucci était présent à Barcelone quand Colomb revint triomphalement de son premier voyage, le 20 avril 1493.

Par la suite Amerigo Vespucci et Christophe Colomb entretiendront des relations commerciales puis d'amitié. Ainsi, au service de Berardi, Vespucci prend part à l'affrêtement du deuxième voyge de Christophe Colomb pour les Indes, lequel prend la mer à Cadix le 25 septembre 1493.

Au début de l'année 1494, Bartolomé Colomb se met d'accord avec Berardi et Vespucci pour préparer le voyage qu'il doit entreprendre en avril. Les accords commerciaux concernent des cargaisons d'esclaves noirs.

A la suite de la découverte des Antilles en 1492 (Bahamas, Cuba et Hispaniola) par Christophe Colomb, les Espagnols se garantirent l'accès du nouveau monde lors du traité de Tordesillas du 7 juin 1494, qui partageait le monde avec les Portugais à partir d'un méridien traversant l'Atlantique.

A la fin de l'année 1495, Berardi décède. En février 1496 Vespucci affrête pour lui-même une flotte de 4 navires qui font naufrage au large des côtes de Cadix, Rota et Tarifa.

Les différents voyages d'Amerigo Vespucci

Comme Christophe Colomb, Vespucci s'est interessé au Nouveau Monde situé à l'ouest. La principale question que se pose les historiens c'est le nombre de voyages que le florentin aurait réellement effectué. En effet, Vespucci ne figurant sur aucun document d'équipage connu à ce jour, seules les lettres qu'il a laissé témoignent de ses voyages.

- Dans la première de ses lettres, "Mundus Novus", qu'il adresse à Lorenzo de Pier Francesco au mois de mars ou avril 1503, il indique avoir quitté Lisbonne (sous pavillon portugais) le 14 mai 1501, passé le Cap Vert et avoir débarqué entre le Venezuela et le Brésil. Il fait part de son sentiment de se trouver face à un Nouveau Monde.

- La seconde lettre de Vespucci est adressée de Lisbonne, le 4 septembre 1504, à Piero Solderini, Magistrat suprême de la République de Florence. Il y décrit quatre voyages vers le Nouveau Monde: les deux premiers au service des Rois Catholiques, et les deux autres pour celui du roi Don Manuel Ier du Portugal.

• Cadix, 18 mai 1497 - 15 octobre 1498 : Vespucci affirme avoir touché la Terre Ferme (16° N - 90°O), mais les relevés ne correspondent à aucun point de la côte mais à un lieu se trouvant à l'intérieur du Honduras.

• Cadix, 16 mai 1499 - 8 septembre 1500 : cette expédition coïncide avec celle de Ojeda qui passa par Trinidad et le Honduras. C'est au cours de ce voyage qu'il découvre l'embouchure de l'Orénoque. Il longe la côte de l'actuel Brésil vers le sud, jusqu'au cap Sao Agostinho, à la hauteur du 6e parallèle, au sud de l'équateur. Sur la route du retour, il touche Trinidad, puis Haïti. Pendant tout ce voyage, comme Christophe Colomb, Amerigo Vespucci croit longer la côte orientale de l'Asie

• Lisbonne, 10 mai 1501 - 7 septembre 1502, lettre adressée  par Vespucci à Lorenzo Pier di Medici, ambassadeur de Florence auprès du roi de France, et traduite en latin pour être publiée à Paris dès 1503 sous le titre de "Mundus Novus" où il aurait été le pilote de l'expédition. Le but du voyage aurait été la recherche d'un passage au sud ouest à une latitude qui serait proche de celle du détroit de Magellan. Vespucci y déclare avoir longé la côte brésilienne du nord au sud, à partir de huit degrés de latitude sud, ce qui lui a permis de découvrir une terre qui n’était pas une île mais un continent habité « par un plus grand nombre de peuples et d’animaux qu’en notre Europe, ou qu’en Asie ou bien en Afrique3 », là précisément où l’on pensait qu’il ne pouvait y avoir qu’une mer, l’Atlantique, ou, s’il y avait des terres, qu’elles étaient inhabitables à cause d’une température trop élevée.

• Lisbonne, 10 mai 1503 - 18 juin 1504 : ce voyage semble correspondre à celui de Gonzalo Coello.

Les lettres de Vespucci à différents destinataires mettent en évidence des erreurs ou des incohérences. Les lettres adressées à Lorenzo de Pier Francesco sont différentes. Les routes indiquées dans celles à Solderini ne correspondent plus. Aussi si l'on peut être certain que Vespucci a voyagé vers le Nouveau Monde, finalement les dates et le nombre des voyages sont incertains.

Cependant on opeut découvrir dans les lettres de Vespucci de précieuses informations (l'usage de la coca, des combats avec des tribus cannibales, la description d'animaux inconnus, l'utilisation du hamac, etc...).

Au début de 1505, Vespucci est appelé par le roi, à Séville à la cour d'Espagne, la reine est morte en novembre 1504; Christophe Colomb est tombé en disgrâce. Il est nommé ainsi que Vicente Yanez Pinzon capitaines d'une prochaine expédition vers les Indes. Mais en 1506 le roi meurt et le projet est abandonné

En 1507, Vespucci travaille pour la "Casa de Contratacion" dont il devient le premier pilote. Il s'agit d'un organisme chargé de s'assurer que tout navire quittant Séville (seul port de départ autorisé) soit muni des équipements nécéssaires à la navigation et à la survie de l'équipage et du navire. Son travail consiste à désigner les pilotes et à dessiner les routes des futures expéditions. Il ne peut donc pas naviguer.

"Mundus Novus" - Nouveau Monde

En 1507, un chanoine imprimeur du nom de Gauthier ou Vautrin Lud décide en 1507 de rééditer la "Cosmographia de Ptolémée", l'ouvrage géographique de référence à cette époque. Il fait appel à un géographe allemand résidant à Saint Dié en France nommé Martin Waldseemüller, pour mettre l'ouvrage à jour. C'est alors qu'ils se souviennent de la lettre de Vespucci de 1503 dans laquelle il est le premier à faire état d'un "Mundus Novus" et le nouveau continent est baptisé "Americi terra". C'est ainsi que le 25 avril 1507, un ouvrage de 52 pages fut publié, dans lequel apparaissent les cartes des terres nouvellement découvertes et les récits des 4 voyages de Vespucci. A l'intérieur du livre, il est dit que Amerigo Vespucci a été le premier à révéler ces terres au monde. Waldseemüller y mentionne même la quatrième partie de la terre et ajoute comme proposition personnelle, "que l'on pourrait appeler désormais terres d'Americus ou America, puisque c'est Americus qui l'a découverte".

La fin de Vespucci

Amerigo n'a plus beaucoup de contacts avec sa famille. Sa mère meurt en 1509 et il entretient encore quelques relations avec ses frères Bernardo et Antonio. En avril 1511 Vespucci rédige son testament dans lequel il fait de ses deux frères ses légataires. Puis l'histoire a perdu la trace de la vie de Vespucci. Nous ne savons plus rien de lui jusqu'à son décès à Séville le 22 février 1512 des suites possibles de la peste qui ravagea Séville en 1510.