Les présidents des États-Unis

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Andrew Johnson (1808-1875)

17e Président des Etats-Unis

du 15 avril 1865 au 3 mars 1869

Andrew Johnson est devenu le 17e président des États-Unis après l'assassinat d'Abraham Lincoln. Il est un ancien Démocrate Jacksonien du Sud, il rentre en conflit avec les Républicains du Congrès sur la législation des droits civils et le rôle du gouvernement fédéral. Le conflit a conduit à la première procédure d' impeachment" (mise en accusation") présidentielle dans l'histoire américaine.

Premières années

Andrew Johnson est né le 29 décembre 1808 dans le grenier situé au-dessus de la cuisine d'une maison en planches à Raleigh en Caroline du Nord de parents illétrés. Son père Jacob Johnson est portier d'hôtel et concierge d'une banque, il joint à ses fonctions celle de sacristain d'une église libre; sa mère est Mary McDonough. La famille est très modeste.

Andrew Johnson Birthplace Andrew Johnson birthplace replica

La maison originale (à gauche) était à Raleigh Caroline du Nord; cette copie (à droite) est érigée au
Mordecai Historic Park, Raleigh, North Carolina (NC)

Le lieu de naissance de Andrew Johnson à Raleigh est situé dans le parc historique de Mordecai. Au moment de sa naissance, cette petite maison servait de cuisine derrière le séjour derrière d'une auberge. Ce bâtiment, construit dans la fin des années 1700, faisait partie d'un complexe de bâtiments, un hôtel bien connu àl'époque. Cette auberge est l'endroit où son beau-père a travaillé comme gardien d'écurie, et sa mère comme tisserande. La tradition nous apprend que Andrew est né dans le grenier au-dessus de la cuisine de l'Auberge; la tradition dit également, qu'une fête de mariage qui avait lieu à la taverne a été interrompu par la nouvelle de la naissance du bébé; on dit que la mariée est allée dans la cabane à l'arrière de l'auberge pour voir le nouveau-né et sa mère.

En janvier 1812, son père meurt de maladie après avoir secouru un journaliste qui se noyait dans la Neuse. Sa mère veuve travaillait comme couturière et fileuse, elle n'avait pas les moyens de payer l'école à Andrew et à son frère William. Andrew était encore jeune, lorsque sa mère épousa Turner Daugherty, mais celui-ci ne contribua pas à l'amélioration des finances de la famille.

Le jeune Andrew ne reçoit aucune instruction. A l'âge de 14 ans Andrew et son frère sont apprentis chez un tailleur  local pendant plusieurs années avant de s'enfuir. En 1826, il revient à Raleigh où il retrouve sa mère et son beau-père avant de tous partir à l'ouest dans une charrette à cheval pour s'installer à Greenville, dans le Tennessee. Là, il ouvre et achète sa propre boutique de tailleur. Celle-ci est visible au visitor Center. Très vite il éprouve l'envie de s'instruire et d'abord d'apprendre à lire.

 

Andrew Johnson early home
Early Home, Greeneville, Tennessee

Andrew Johnson et sa famille vivaient dans cette maison de brique à deux étages à partir des années 1830 jusqu'en 1851. Durant ces années, la vie de Andrew Johnson a radicalement changé, ainsi il se hasarda du commerce du vêtement à la politique. Après avoir été élu échevin de Greeneville, il en devient maire.

Il se marie le 5 mai 1827 avec Eliza Mcardle. Ils eurent cinq enfants (3 garçons et 2 filles) : Martha (1828-1901); Charles (1830-1863); Mary (1832-1883); Robert (1834-1869); Andrew (1852-1879. La jeune épouse est instruite; elle offre à son mari non seulement son cœur mais aussi le concours de son savoir et de son intelligence. Andrew travaille le jour à son atelier et le soir il reçoit des leçons d'écriture, de calcul et d'histoire.

Expérience militaire

Il est engagé dans l'Armée des États-Unis, pendant la Guerre Civile (il a 54 ans) avec le grade de Brigadier General. En 1862, en pleine Guerre civile, le président Lincoln le nomme Gouverneur militaire du Tennessee.

Carrière politique

Rapidement Andrew attire le respect et la popularité de la communauté en se faisant élire dans plusieurs fonctions politiques jusqu'à Gouverneur du Tennessee et Sénateur des Etats-Unis.

1830 - 1833

En 1828 la question de l'esclavage commence à agiter l'opinion. Des jeunes gens se donnent rendez-vous dans la boutique de Johnson pour l'écouter parler pour défendre les droits absolus des Etats. Il participe à la vie politique en entrant au conseil municipal de sa ville à Greenville (1830-1833).

1834

Il gravit les échelons en étant successivement élu maire de Greenville, Tennessee en 1834

1835 - 1843

Il se déclare le défenseur des classes laborieuses et se voit élire membre de la Législature du Tennessee de 1835 à 1843. Il habite Nashville, capitale de l'Etat

1843 - 1853

Puis il devient Membre de la chambre des Représentants (l'US House of Representative) de 1843 à 1853,

1853 - 1857

Il se retrouve gouverneur du Tennessee de 1853 à 1857

1857 - 1862

Il est enfin sénateur de 1857 à 1862.

Depuis 1853, l'idée de la sécession a gagné du terrain. En 1857 Buchanan est à la Maison Blanche. Le Sud se prépare lentement à la lutte.

Au Congrès certains veulent l'Union, sans esclavage. D'autres veulent la séparation avec l'esclavage. Enfin d'autres encore, avec Andrew Johnson, demande l'Union telle qu'elle existe, avec le droit pour chaque Etat de maintenir l'esclavage ou de l'abolir sur son territoire selon sa volonté. Johnson se montre Conservateur et prêche la concorde, entre les esclavagistes plein d'orgueil et d'arrogance, et les abolitionistes. C'est dans cette ambiance que Lincoln, l'ancien bûcheron de l'Illinois est élu Président de la République en mars 1861.

Le Tennessee opta pour le parti de la rébellion. Johnson y retourna en 1861; on le reçut en mettant sa tête à prix. Pendant la crise sur la Sécession, Johnson reste au Sénat même lorsque le Tennessee quitte l'Union ce qui lui vaut d'être considéré comme un héros dans le Nord et comme un traître dans le Sud.

1862 - 1865

En 1862, le président Lincoln le nomme Gouverneur militaire du Tennessee et Johnson se sert alors de son État comme d'un laboratoire pour la reconstruction. Johnson eut à subir les vexations de la part des sudistes Tennessiens. Les gens du Sud éblouis par les succès militaires criaient victoire. Nashville fut cernée, l'ennemi était aux portes, mais Johnson encouragea les habitants à la résistance. Sa vie fut même menacée.

Le mandat de Lincoln allait expirer quand celui-ci déclara : "Ce n'est pas au milieu d'un gué qu'on change de chevaux". Il se représenta, pendant que l'énergie de Johnson à défendre le Tennesse augmenta sa popularité dans le Nord. Le 6 juin 1864, une convention du "parti de l'Union nationale" (républicains restés fidèles à Lincoln et démocrates qui le soutenaient dans sa politique de guerre ) réunit à Baltimore proposa la candidature de Lincoln - le républicain - à la présidence et de Johnson - le démocrate - à la vice-présidence, il avait été le seul sénateur sudiste à refuser la sécession et à continuer de siéger au Congrès après 1862. Le parti de l'Union l'avait placé sur le même ticket que Lincoln afin de bien montrer qu'il représentait la nation toute entière, et non pas seulement le Nord.

Abraham Lincoln est réélu à l'élection présidentielle du 14 novembre 1864.

1865

Le 4 mars 1865, Johnson est présenté au Sénat en sa qualité de vice-président des Etats-Unis. Il l'avait quitté en 1862, en pleine guerre Civile, il y revient après la victoire du Nord.

À  noter aussi que le Tennessee sera, grâce à lui, le seul état Sudiste dans lequel la loi d'émancipation signée par Lincoln ne sera pas applicable.

En ce début d'année 1865, sous la pression, le Lieutenant-General Ulysse Grant oblige le General Lee à évacuer Richmond (Virginie) qui est incendiée, et le force à se rendre à Appomattox Courthouse le 9 avril 1865; mais… le 14 avril 1865, le président Abraham Lincoln est assassiné, Johnson, en tant que vice-président, lui succède.

Dix-septième Président des Etats Unis

1865

• le matin du 15 avril 1865 Andrew Johnson est investi en tant que dix-septième président des États-Unis à la suite de l'assassinat du président Abraham Lincoln au début de son second mandat.

• le 18 avril 1865, Johnson déclare que les conditions convenues entre le Général William Tecumseh Sherman pour l'Union et le Général confédéré Joseph E. Johnston sont trop clémentes pour les Confédérés et donne l'ordre qu'elles soient mises de côté. Johnston se rend à Sherman le 26 avril avec de plus sévères conditions.

• le 21 avril 1865, le train funéraire de Lincoln part de Washington pour Springfield dans l'Illinois.

• le 2 mai 1865, son premier acte est d'offrir une récompense de 100 000 dollars pour l'arrestation de Jefferson Davis, Président de la Confédération.

• les 23 et 24 mai 1865, la fin de la Guerre civile est célébrée à Washington, DC Johnson préside une série de revues de l'armée du Potomac et de l'Armée du Tennessee.

• le 29 mai 1865, Johnson émets deux proclamations résumant ses recommandations pour la "Restauration" des États confédérés de l'Union. Tout d'abord, il accorde l'amnistie à tous les Sudistes blancs qui font serment de fidélité; ce faisant, les Sudistes retrouveront leurs biens. (De hauts fonctionnaires Confédérés et des planteurs du Sud possédant des biens valant plus de 20.000 $ sont exclus de cette option.) Deuxièmement, Johnson présente un plan de reconstruction de la Caroline du Nord qui devient le modèle pour d'autres États du Sud. Johnson propose de nommer des gouverneurs provisoires pour les Etats vaincus; sous leur direction, de nouvelles constitutions seront rédigées abolissant l'esclavage et de renonçant à la sécession. Suite à l'autorisation de ces nouvelles lois, les Etats devraient être acceptés à revenir dans l'Union.

• le 9 juin 1865, Johnson, réside officiellement à la Maison Blanche.

• le 13 juin 1865, Johnson nomme William L. Sharkey comme gouverneur provisoire du Mississippi. Au cours des semaines suivantes, Johnson nomme des gouverneurs provisoires en Géorgie, au Texas, en Alabama, en Caroline du Sud et en Floride, et attribue à chacun la tâche de superviser ses plans de reconstructiondans au Sud.

• Le 20 août 1865, il déclare la fin des hostilités au Texas.

• le 2 décembre 1865, le Mississippi édicte un code noir, qui limite les droits nouvellement acquis des Afro-Américains et les tentatives de maintenir les affranchis dans une position distincte et inférieure. Tout au long de Décembre et en 1866, d'autres eEtats Confédérés emboîtent le pas, en adoptant leurs propres codes noirs. Les codes du Mississippi et la Caroline du Sud se révéler les plus strictes.

En décembre 1865, au moment de la réunion du Congrès, la plupart des Etats du Sud sont reconstruits, l'esclavage est aboli. Les Radicaux Républicains au Congrès tentent de modifier le programme de Johnson. Ils obtiennent le soutien des Nordistes qui sont consternés de voir les Sudistes garder la plupart de leurs anciens leaders et d'imposer aux noirs les restrictions d'avant guerre. Le 6 décembre 1865, le Treizième amendement est ratifié, il énonce que : «Ni esclavage ni servitude involontaire, si ce n'est en punition d'un crime dont le coupable aura été dûment convaincu, n'existeront aux États-Unis ni dans aucun des lieux soumis à leur juridiction».

• le 12 décembre 1865, Johnson ordonne au Gouverneur provisoire Sharkey de remettre sa fonction de Gouverneur du Mississippi à son successeur élu. Au cours des cinq prochaines semaines, Johnson donne des ordres similaires aux gouverneurs provisoires de l'Alabama, de la Géorgie, de la Caroline du Sud et de Floride. Ces gouvernements nouvellement élus sont peuplés de nombreux fonctionnaires ex-confédérés.

1866President Andrew Johnson est

• le 19 février 1866, Johnson mets son veto à un projet de loi demandant un prolongement du Bureau des affranchis. Le projet de loi, est une réponse aux codes noirs répressifs du Sud, qui permettrait d'accroître le pouvoir du Bureau, l'organisation créée pour la protection des affranchis.

• le 22 février 1866, Après la tentative du Congrès visant à élargir le Bureau des affranchis, Johnson dénonce les soi-disant «républicains radicaux,« spécifiquement le Représentant Thaddeus Stevens, le Sénateur Charles Sumner, et le Réformateur Wendell Phillips, comme des traîtres. Les radicaux, une minorité au sein du parti, croient que quelques Sudistes blancs sont vraiment unionostes. Ils travailleront sans relâche, dans l'espoir d'améliorer le sort des affranchis et d'essayer d'empêcher les anciens dirigeants politiques confédérés.

Sumner veut faire payer au Sud le prix de sa sécession et de son esclavagisme. Il s'oppose à la réintégration de plein droit des États vaincus dans l'Union tant que le décret sur les droits civils n'aura pas été approuvé par au moins la moitié de la population. C'est un féroce opposant au Président Andrew Johnson et un des plus chauds partisans de son impeachment.

• Le 27 mars, Johnson oppose son veto à la loi "Civil Rights Act" la loi garantissant les droits civiques des esclaves émancipés par l'adoption du Treizième amendement à la Constitution. Le Sénat l'emporte sur le droit de veto de Johnson, le 6 avril. Trois jours plus tard, la Chambre des Représentants l'emporte également sur le droit de veto.

• Bien que la fin des hostilités soit proclamée dans tous les États du Sud , le 2 avril 1866, il oppose une nouvelle fois son veto sur la loi autorisant les autorités fédérales à intervenir pour faire respecter les droits civiques des Noirs.

• du 1er au 3 juin 1866, se déroulent le "Fenian Raid" et la "Bataille de Ridgeway" au Canada, entre miliciens canadiens et des membres du "Fenian Brotherhood", une organisation Irlando-Américaine militant pour la liberté de l'Irelande. Le Brotherhood créé en 1858 à New York espère capturer le Canada et l'utiliser comme outil de négociation contre l'Angleterre. Leur tentative échoue. De nombreux participants Fenian sont des vétérans de la Guerre Civile.

• le 19 juin 1866, Mécontent de ce qu'il considère comme certaine indulgence de Johnson pour le Sud, le Congrès vote adresse le Quatorzième Amendement à la Constitution pour les États pour ratification. Non seulement l'amendement vise à éviter les ex-confédérés d'occuper un poste, il établit également la citoyenneté des Afro-Américains, affirmant que "toutes les personnes nées ou naturalisées aux États-Unis, et soumis à la juridiction, est citoyen des États-Unis et de l'Etat où ils résident. " L'amendement, une fois adopté, sera annulé par la décision Dred Scott de 1857.

• le 16 juillet, le Congrès l'emporte sur le droit de veto de Johnson sur "Freedmen's Bureau Renewal Act".

• le 24 juillet 1866, Le Congrès admet de nouveau le Tennessee dans l'Union après que l'État ait ratifié le XIVe amendement.

• Le 20 août 1866 Johnson déclare officiellement la fin de la Guerre Civile; les combats ont en réalité cessé depuis plus d'un an. Il oppose son veto à une loi attribuant aux anciens esclaves un terrain et une mule.

• le 28 août 1866, Johnson entreprend son " "swing around the circle"" tournée de l'est et du Midwest des États-Unis. Dans l'espoir de recueillir un soutien populaire, il fait campagne contre plusieurs «Républicains Radicaux»  qui se présentent pour les élections du Congrès. Il retourne à Washington, D.C., le 15 Septembre.

• en novembre 1866, Johnson subit des pertes aux élections du Congrès les scores des Républicains Radicaux leur assurent de grandes victoires. Les gens du Nord ne sont pas convaincus par les affirmations du Président, que les Sudistes blancs aient des remords au sujet de la Guerre civile et qu'ils soient devenus unionistes. (Pendant l'été, des émeutiers blancs à Memphis et à New Orleans ont attaqué les nouveaux résidents des villes à prédominance noire). Après les élections, les républicains disposent de plus des deux tiers de majorité dans les deux chambres du Congrès.

1867

• Le 8 janvier 1867, Andrew Johnson s'oppose au droit de vote aux Noirs de Washington mais la loi passe contre son veto.

• En mars 1867, le Nebraska rejoint l'Union.

Avec le mandat de l'élection de 1866, le Congrès (malgré le veto de Johnson) passe les "Reconstruction Acts" adoptés par le Congrès ce qui divisent le Sud en cinq districts militaires dirigés chacun par un commandant militaire et soumis à la loi martiale. Cette loi est ressentie comme une véritable humiliation et une occupation au Sud. Les Blancs ayant participé à la rébellion sont provisoirement privés du droit de vote. Une coalition républicaine est arrivée au pouvoir dans presque tous les États du Sud, comprenant Carpetbaggers (républicains récemment arrivés du Nord), Scalawags (blanc du sud) et des affranchis.

Enfin, le Congrès vote - malgrè le veto de Johnson - le "Tenure of Office Act" interdisant à Johnson de retirer les membres du cabinet sans le consentement du Sénat. Dans cette dernière partie de la législation, le Congrès veut protéger secrétaire à la Guerre Edwin Stanton, le seul républicain radical dans le cabinet Johnson.

• le 30 mars 1867, le Secrétaire d'État William H. Seward, nommé par Lincoln, donne son accord à un traité avec la Russie permettant aux États-Unis d'acheter l'Alaska pour 7,2 millions de dollars. Le territoire acheté est dénommé "Seward's icebox". Le 20 juin 1867, Johnson annonce l'acquisition du territoire de l'Alaska à la Russie du Tsar Alexandre II, pour un montant de 7 200 000 dollars américains. La cérémonie de transfert eut lieu à Sitka le 18 octobre 1867.

• Le 25 juillet 1867, Johnson signe la loi de création du territoire du Wyoming.

• le 12 août 1867, Johnson suspend le Secrétaire Stanton de son poste et nomme Ulysses S. Grant en tant que Secrétaire par intérim à la guerre.

Le 7 septembre, Johnson signe la loi amnistiant tous les responsables de la Confédération.

1868

le 13 janvier 1868, le Sénat refuse d'accorder à Johnson le renvoi de Stanton.

• le 14 janvier 1868, en tant que Secrétaire intérimaire à la Guerre Grant informe Johnson qu'il va quitter son poste et le rendre à Stanton.

• le 21 février 1868, Johnson écarte officiellement Stanton et donne le contrôle du Ministère de la Guerre au Général Laurent Thomas. Stanton, toutefois, refuse de se conformer à la décision de Johnson et se barricade dans son bureau pendant environ deux mois. Les actions de Johnson violent la "Tenure of Office Act" et la crise de destitution commence.

• le 24 février 1868, la Chambre des Représentants vote la mise en accusation de Johnson, en se concentrant sur sa violation de la "Tenure of Office Act".

Sa politique conciliante envers les anciens rebelles (civils et militaires) et ses vetos contre les droits civils (il soutient les lois ségrégationnistes) n'est pas appréciée du Congrès. Johnson est en conflit permanent avec la frange radicale du parti républicain, qui domine le Congrès qui souhaite des mesures favorables aux anciens esclaves. Le président souhaite la réintégration des États du Sud dans la vie politique.

Procédure d' "empeachment" (mise en accusation)

A. Johnson empeachment
Scene from the impeachment trial of President Andrew Johnson, held in the Senate Chamber in 1868.
credit: Frank Leslie's Illustrated Newspaper, March 28, 1868

Le Congrès enlève au président son pouvoir traditionnel de révoquer librement les titulaires des plus hautes fonctions de l'exécutif, en votant le "Tenure of Office Act" (loi sur le maintien en fonction) qui enlève au président son pouvoir traditionnel de révoquer librement les titulaires des plus hautes fonctions de l'exécutif, notamment ministre et généraux.

Profitant de ce que, le 12 août 1867, Andrew Johnson avait cherché à remplacer le secrétaire de la guerre, Edwin Stanton par le général Grant, sans en avoir préalablement référé au sénat, le parti qui lui était opposé (Thaddeus Stevens en particulier), et qui dominait dans les deux chambres, l'accusa d'avoir violé la loi récemment votée sur les emplois gouvernementaux et permettant les garanties des droits civiques dans les États du Sud. Le président étant passé outre, la procédure de destitution à l'encontre du président Johnson est engagée à une large majorité.

Le 26 mai 1868, le Sénat acquitte le président, la majorité des deux-tiers n'est pas acquise à une voix près, c'est la fin de la procédure de destitution.

Le Quatorzième amendement, ( proposé par le Congrès le 13 juin 1866 pour empêcher les États du Sud de refuser la citoyenneté aux anciens esclaves et à leurs enfants) énonce dans la Section 1 que : "Toute personne née ou naturalisée aux États-Unis, et soumise à leur juridiction, est citoyen des États-Unis et de l'État dans lequel elle réside. Aucun État ne fera ou n'appliquera de lois qui restreindraient les privilèges ou les immunités des citoyens des États-Unis ; ne privera une personne de sa vie, de sa liberté ou de ses biens sans procédure légale régulière ; ni ne refusera à quiconque relève de sa juridiction l'égale protection des lois." Il est ratifié le 9 Juillet 1868 par les trois quarts des États (28 sur 37). Tous les anciens Etats Confédérés à l'exception du Tennessee refusent de ratifier l'Amendement provoquant par la suite plusieurs émeutes sanglantes dans le Sud. Lorsqu'il s'adresse aux populations du MidWest, Johnson fait face à une assistance hostile.

• en novembre 1868, le Général Ulysses S. Grant, candidat Républicain, bat le démocrate Horatio Seymour par seulement 300.000 voix. Avec 450.000 voix de Noirs Républicains, le parti devient convaincu que le suffrage noire est politiquement nécessaire.

Le 25 décembre 1868, Johnson accorde la grâce présidentielle à toutes les personnes qui ont participé à la Confédération et qui ont causé la Guerre de sécession.

Évènements de politique intérieure

Andrew Johnson, était un sudiste autodidacte, quoique démocrate, le républicain Lincoln l'avait choisi comme candidat à la vice-présidence.

Johnson accède à la présidence - sans être élu - en raison de deux circonstances qui lui sont favorables :

- Il est le seul sénateur sudiste (démocrate) qui défend l'Union ce qui lui valut son élection à la vice-présidence;

- L'assassinat de Lincoln le propulse au sommet.

Comme Lincoln, Johnson partait du principe que les États du Sud n'ayant jamais véritablement quitté l'Union, on pouvait y rétablir un gouvernement civil.

Sa présidence est marquée par le problème de la "Reconstruction" des États sudistes. La doctrine officielle, défendue par Lincoln, refusant d'admettre la sécession il en résulte que les États du Sud reviennent dans l'Union, à la fin de la Guerre civile, de plein droit sans qu'il soit possible de leur imposer de pénalités. En dehors de l'obligation d'abolir l'esclavage au niveau de la Constitution de chacun des États, Andrew Johnson est partisan de les laisser définir leur politique en particulier sur le thème crucial du droit de vote.

Cette politique de pardon généralisé accordé à la très grande majorité des politiciens, militaires, fonctionnaires qui avaient lutté pour la Confédération, ainsi que le soutien de toutes les lois ségrégationnistes, lui attire l'animosité de nombreux députés et sénateurs républicains qui l'avaient amené au pouvoir. C'est ainsi que Johnson est considéré comme traître par les États du Sud car il n'a pas démissionné lors de la Sécession et il est ensuite considéré comme traître par les États du Nord car il oppose son veto aux lois étendant les droits civiques aux Noirs.

Andrew Johnson et le Congrès sont en violente opposition chaque partie utilisant son droit de veto pour bloquer les lois proposées par l'autre partie. Finalement le Congrès entamera une procédure d'"empeachment" (de destitution) à l'égard du président mais celle-ci échoue à une voix près et il termine son mandat sans pouvoir réel et sans penser à une éventuelle réélection.

Évènements de politique étrangère

La politique étrangère de Johnson passe à l'arrière plan en raison des problèmes liés à la réunification des États après la Guerre de sécession.

Au cours de son mandat, en 1866, une série de raids sont menés par des vétérans des troupes de l'Union d'origine irlandaise contre le territoire canadien, dans l'espoir de déclencher une guerre entre les États-Unis et la Grande-Bretagne qui conduirait à l’indépendance de leur pays natal.

Le ministre des affaires étrangères, William Seward, est l'artisan du traité permettant l'achat du territoire de l'Alaska en 1866, une décision qui est quasi négligée à cette époque.

Il envoie des troupes à la frontière mexicaine pour exiger le départ du gouvernement fantoche mis en place par la France.

Andrew Johnson reste un président très controversé.

Retraite, fin de vie

Maison du Président Andrew Johnson à Greenville, Tennessee
La "Homestead" maison du président Andrew Johnson à Greenville, Tennessee
Photographer: Stanley and Terrie Howard of Greer, South Carolina

La maison ci-dessus est le dernier lieu d'habitation d'Andrew Johnson, 17e président des États-Unis. Andrew Johnson a acheté cette maison et un demi-acre de terre à James Brannan en Septembre 1851, lorsqu'il était encore membre du Congrès. Construite directement sur la rue à la mode Irlandaise du Nord, la première maison se composait d'un front de deux étages et un coude à un étage. En 1868-1869, le deuxième étage du coude a été ajouté en prévision de la retraite du Président à Greeneville.

Restaurée en 1956-57, le Homestead apparaît comme elle fut pendant les dernières années de la vie de l'ancien président.

1875

Considéré comme traître par les deux camps, Andrew Johnson se retire au Tennessee. Il se présente aux élections sénatoriales et sera élu à la troisième tentative en mars 1875. Il est le seul homme élu Sénateur après avoir été Président des États-Unis.

Quelques mois plus tard, il meurt le 31 juillet 1875, d'un accident vasculaire cérébral, dans la maison de sa fille, à Carter County, près d'Elizabethtown dans le Tennessee. Il est enterré à Greenville dans le Tennessee, et à sa demande, enveloppé dans le drapeau américain et une copie de la Constitution sous la tête.

Son épouse Eliza mourut l'année suivante le 15 Janvier 1876 et est enterrée à côté de lui. La famille a érigé un monument impressionnant surmonté d'un aigle au sommet en 1878.

Faits marquants ou anecdotiques

A l'âge de 14 ans, lui et son frère furent vendus comme serviteurs à un tailleur, ils devaient travailler pour lui et recevaient en compensation, de la nourriture, des vêtements et un abri, avant de s'échapper.

Andrew Johnsonest le seul Sénateur du Sud à rester loyal à l'Union.

Andrew Johnson est le premier vice-président à assumer la présidence après l'assassinat du président, le troisième a succéder à un président décédé pendant son mandat.

Andrew Johnson est le premier président à subir la procédure de destitution (qui échoua).

Andrew Johnson était président lorsque Alfred Nobel invente la dynamite (1866).

Andrew Johnson était président lorsquele fil de fer barbelé est breveté pour protéger la colonisation de l'Ouest Américain (1867).

Andrew Johnson était président lorsquele Canada devient une nation indépendante du Commonwealth (1867).

Andrew Johnson était président lorsque le Canal de Suez est inauguré (1869).

Surnom:

"Tennessee Tailor"

Reconnaissances - Éponymes

Mordecai Historic Park, Raleigh, North Carolina (NC)

Andrew Johnson Historic Site in Greenville, Tennessee. & Tailor Shop Memorial de Andrew Johnson

Citations :

"The Constitution-breakers are trying the Constitution-defender, the conspirators are sitting in judgment on the man who would not enter into their conspiracy, who was, and is, faithful to his oath, his country, the Union, and the Constitution."
Secrétaire à la Marine Gideon Welles, à propos de la procédure de destitution d'Andrew Johnson