Portraits d'ardéchois

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Paul BOURGET


1852-1935


Romancier, poète, auteur dramatique

…les intimes racines ancestrales…

Paul Bourget est né à Amiens, le 2 septembre 1852 par le hasard de la nomination de son père, professeur de mathématiques. Il perd sa mère à l'âge de cinq ans et passe une enfance plutôt solitaire. Son père Justin Bourget Professeur à la Faculté des sciences de Clermont, directeur des études au collège Sainte-Barbe et recteur des Académies d'Aix puis de Clermont, était originaire de Savas, en Ardèche, où Paul Bourget fut lui-même, jeune-homme précepteur. Son grand-père, Claude Bourget, était cultivateur à Peaugres, il rencontra par hasard Marc Seguin qui frappé par son intelligence s'intéressa à lui. Il le nomma conducteur de travaux. C'est ainsi qu'il participa à la construction du pont de Tournon et plus tard à celui de Vienne..

Elève du lycée Louis-le-Grand, il suivit ensuite les cours de l'École des Hautes-Études, et songea un instant à se consacrer à la philologie grecque; mais il abandonna bientôt la linguistique pour la critique littéraire, la poésie et le roman.

Il a collaboré à la Revue des Deux Mondes, au Globe, Paul Bourgetà la Nouvelle Revue, à L'Illustration et divers autres journaux et revues. Ses Poésies ont été publiées en trois volumes: : La Vie inquiète (1875), Edel (1878) et Les Aveux (1882); il devient le maître du roman psychologique avec: Cruelle Énigme (1885), Un Crime d'amour (1886), André Cornélis (1887), Mensonges (1887), et surtout Le Disciple (1889). Avec ce dernier roman, il entre dans la voie du roman moral et cette tendance va aller en s'accentuant lorsqu'il se tourne à nouveau, en 1901, vers le catholicisme qu'il avait abandonné. C'est alors qu'il publie: L'Etape (1902), Un divorce (1904), L'Émigré (1907), Le Démon de midi (1914), Le Sens de la mort (1915), Némésis (1918), Un drame dans le monde (1921), Cœur pensif ne sait où il va (1924), Nos actes nous suivent (1927).

Après un voyage aux États-Unis, il a fait paraître Outre-Mer.

Paul Bourget a écrit aussi de nombreux recueils de nouvelles, genre dans lequel son art est plus à l'aise : L'Irréparable (1884), Pastels (1889), Un scrupule (1893), Recommencements (1897), Complications sentimentales (1898), Drames de famille (1900), Un homme d'affaires (1900), Monique (1902), L'Eau profonde (1903), Les Deux Sœurs (1905), Les Détours du cœur (1908), L'Envers du décor (1911), Anomalies (1920) notamment.

Paul Bourget a appliqué ses facultés d'analyse à quelques-uns des principaux penseurs ou écrivains de son siècle (Renan, Baudelaire, Flaubert, Stendhal, Taine) dans ses Essais de psychologie contemporaine (1883), suivis de Nouveaux-Essais (1885) et Etudes et Portraits (1888, 2 vol.).

Il a également écrit un certain nombre de préfaces, entre autres celle d'une édition du Roman comique de Scarron (1881) et des Memoranda de Barbey d'Aurevilly (1883, in-12).

Paul Bourget a été élu à l'Académie Française le 31 mai 1894 en remplacement de Maxime du Camp, et reçu le 13 juin 1895 par le vicomte Eugène-Melchior de Vogüé, il n'avait pas 43 ans. Il a reçu André Theuriet.

Au fait de sa gloire littéraire, Paul Bourget a su évoquer les racines terriennes de ses origines ardéchoises :

"C'est une sensation étrange que de se trouver dans un pays où l'on est pas né, où l'on n'a pas grandi, que l'on a jamais habité, et auquel on tient par les intimes racines de son être, car la lignée dont on est issu a séjourné là pendant des années. L'histoire est d'accord avec la physiologie pour reconnaître dans l'atavisme la force la plus profonde peut-être qui gouverne l'âme humaine. Chez le descendant d'une famille qui s'était enracinée séculairement sur un coin de terre, tous les aspects de cette terre doivent éveiller cette force. Pour lui, se trouver dans ce pays, c'est s'y retrouver. Cette sensation, je l'ai subie, pour ma part, et si vivement, chaque fois que les hasards du voyage m'ont ramené dans cette Ardèche, où de longues générations de mes obscurs aÏeux ont vécu, ont travaillé, ont souffert." Préface dans L'Illustration économique et financière en 1925.

Paul Bourget est mort à Paris le 25 décembre 1935. Il est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris.

sources