Portraits d'ardéchois

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Placide-Alexandre ASTIER

1856 - 1918


Pharmacien et homme politique ardéchois

Placide Astier est né le le 23 février 1856 à Aubignas (Ardèche). Il est instruit à l'école primaire de son village. Ses parents agriculteurs lui permettent de poursuivre ses études au-delà du Certificat.

D'abord apprenti chez un pharmacien de Montélimar, il poursuit ensuite des études de pharmacie à Paris. Il réussit au concours de l'internat des hôpitaux de Paris en 1879. Il obtint en 1882 son diplôme de pharmacien de 1re classe et s'établit à Paris au 72 avenue Kléber.

Quels points communs y a t-il entre l'ardéchois Placide Astier pharmacien à Paris, et John Pemberton, pharmacien à Atlanta dans l'État de Georgie aux États-Unis ?
Réponse : Ils sont tous les deux pharmaciens et ont tous deux inventé une boisson à base de Cola, l'un l'appela Kola-Astier, l'autre Coca-Cola !

Chercheur, il est régulièrement récompensé par des distinctions, notamment en 1897 à l'exposition de Bruxelles, avec une médaille d'or. L'une d'elles, le "Kola Astier" fut mondialement connue à cette époque ; dont la formule contenait cafeïne, théobromine et tanin de noix de Kola. Il réalise également un Poly-Glycero-Phosphate Astier et un Laxatif. Compte tenu de cette forte activité de préparation industrielle, les locaux sont rapidement exigus et Astier construit en 1890 de nouveaux batiments rue du Docteur-Blanche, dans le 16° arrondissement de Paris.

L'homme aurait fait fortune avant de se lancer en politique, en grande partie grâce à la commercialisation d'une boisson qu'il mit au point, le Kola-Astier. C'est aussi une boisson élaborée à base de cola que le pharmacien d'Atlanta John Pemberton, appelée Coca-Cola, se fit une réputation, même s'il ne fit pas fortune avant de vendre son brevet à l'homme d'affaires Asa Griggs Candler. Les deux hommes se sont-ils rencontrés ou ont-ils échangé des courriers ? Il est difficile de le savoir, car les archives personnelles d'Astier ont disparu dans un mystérieux incendie.

Placide Astier profita de cette notoriété pour fonder un journal spécialisé "Le Monde Médical" qui obtint un grand succès dans ce milieu professionnel.

Il se lance en politique, en écrivant de nombreux articles de presse. Ses éditoriaux intitulés "Lettres d'un paysan", et signés Jean-Louis, eurent un gros succès. Il échoue aux élections législatives en Ardèche de 1885.

Placide-Alexandre ASTIER
Placide-Alexandre Astier

En 1896, il réussit à se faire élire conseiller municipal du 17e arrondissement de Paris et devient vice-président du conseil de Paris en 1898 ; il siège avec les radicaux et son activité au conseil est intense. Il s'occupe du Métropolitain, de l'Assistance publique, de la prophylaxie de la tuberculose dans les hôpitaux et dans l'armée ; il concrétise les rapports existant entre l'Université de Paris et le conseil municipal en obtenant la création par cette assemblée de chaires magistrales entretenues par la ville de Paris.

Il revient alors en Ardèche pour poser sa candidature aux élections législatives de 1898 au siège laissé vacant par le décès de M. Dindeau dans la 2e circonscription de Privas. Il est élu au 1er tour de scrutin le 8 mai 1898. Inscrit au groupe radical-socialiste, il prend une part active aux travaux parlementaires, participant aux débats les plus divers.

Réélu au premier tour de scrutin aux élections générales du 27 avril 1902, son activité parlementaire ne se ralentit pas. Il intervient notamment sur : l'Exposition internationale de Saint-Louis (1902, 1903, 1904. 1906) ; la codification de la propriété industrielle (1903); le monopole de l'alcool (1903); le monopole du raffinage du pétrole (1903) ; l'incident soulevé par Jaurès à propos de l'affaire Dreyfus, au Collège de France (1903) ; les lendemains des fêtes légales tombant un dimanche (1904) ; l'établissement d'un chemin de fer du Puy à Nieigle-Prades (1906).

Il est réélu le 20 mai 1906 au 2e tour de scrutin, il siége en tant que membre de la Commission du commerce et de l'industrie. On a maintes occasions de l'entendre et principalement sur : les récompenses à décerner à l'occasion de l'Exposition de Saint-Louis (1906) ; l'impôt sur les spécialités pharmaceutiques (1906) ; les écoles pratiques (1908) ; l'institut de médecine coloniale (1908) ; la création d'une chaire de thérapeutique et d'hygiène coloniale à la Faculté de médecine de Paris (1910).

Il est réélu le 8 mai 1910 au 2e tour de scrutin. Mais le 20 juillet 1910 le siège de Sénateur se trouea vacant, suite au décès de M. Pradal. Il brigue ce siège et remporte l'élection du 2 octobre 1910. Réélu le 7 janvier 1912, il est inscrit au groupe de la gauche démocratique du Sénat, son mandat prendra fin avec son décès le 6 mars 1918.

l prend une part active aux travaux de la Haute Assemblée, notamment en qualité de rapporteur du budget des Chemins de fer de l'État,

Pendant la guerre de 1914-1918, il rapportE le budget du Service de santé militaire que sa compétence en la matière, réussit à améliorer considérablement. Il est, dès octobre 1914, l'animateur en même temps que le vice-président de l'Office des produits chimiques et pharmaceutiques, organisme qui s'avère indispensable pour parer à la crise qui sévit dans ces deux industries, l'Allemagne ayant été jusqu'à la guerre notre fournisseur à peu près exclusif de ces produits.

Mais mention spéciale doit être faite de l'effort persévérant qu'il accomplit tout au long de sa carrière politique pour la création et l'organisation de l'enseignement technique. Tant à la Chambre des Députés qu'au Sénat il entreprend des enquêtes, rédige des rapports qui témoignent de la conviction où il est, qu'il faut créer et organiser cet enseignement.

C'est un parlementaire très actif, qui est à l'origine de l'organisation de l'enseignement technique, notamment avec la loi Astier, qui est encore à l'heure actuelle la charte de l'enseignement technique. Le lycée technique d'Aubenas porte son nom.

Décédé en cours de mandat, le 6 mars 1918, son éloge funèbre est prononcée au Sénat, par M. Antonin Dubost, Président, à la séance du 7 mars.

Il a été maire d'Aubignas, sa ville natale, conseiller général et président de l'assemblée départementale de l'Ardèche, et a dirigé le journal "La France de Bordeaux et du Sud-Ouest".

Un monument a été érigé à sa mémoire au Teil (Ardèche), le 12 octobre 1924.

 

Son fils Pierre, né en 1893, lui succède à la tête du laboratoire qui va poursuivre son développement. Pierre Astier disparait à son tour en 1976, remplacé par son fils Patrice. Malheureusement, l'état financier de l'entreprise l'oblige à vendre en 1986 aux Laboratoires Beaufour.

Sources

- ASTIER Placide, Sénateur de la IIIe République, Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français par Jean Jolly (1960/1977).