Nouveau Monde : les amérindiens

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Peuples autochtones d'Amérique du Nord

10 - zone arctique

Situation

Appelée "terre du soleil de minuit" , cette vaste région de glace et de neige, souvent considérée comme un des derniers milieux naturels pratiquement inviolés sur terre, la région arctique s'étend sur près de 9.600 kilomètres des îles Aléoutiennes jusqu'au Groënland (si l'on suit toutes les sinuosités de la côte), 3.200 kilomètres à vol d'oiseau. Elle comprend également la région côtière du sud de l'Alaska et la côte nord du Canada. C'est ici que vivaient trois groupes distincts, tous issus des Eskimos-Aléoutes qui avaient émigré de Sibérie et traversé le Détroit de Béring quelque 10.000 ans auparavant (ils auraient traversé la mer dans de petites embarcations) - les plus récents parmi les peuples indigènes d'Amérique du Nord, et dont la langue présente des différences très marquées par rapport aux autres langues que ce soit au Nouveau Monde ou sur le Vieux Continent. Cette terre était inhospitalière pour l'homme blanc, mais elle offrait des ressources inépuisables aux chasseurs et aux pêcheurs qui réussirent au cours des millénaires , à s'adapter à leur environnement et à faire partie intégrante de l'écosystème.

Tribus

L'Arctique comprenait trois grands groupes ethniques: Les Aléoutes, les Yupiks et les Inuits-Inupiats, plus communément appelés Esquimaux. Une population éparse, dont le nombre n'a jamais dépassé 100 000 personnes.

Au nord-ouest vivaient les Aléoutes, occupant un archipel, les îles Aléoutiennes, qui s'étirent sur 1.900km jusqu'à la mer de Béring. Les Yupiks occupaient les deux côtés du Détroit de Béring, tandis que les tribus des Inuits et des Inupiats se rencontraient du Groënland à l'Alaska et peuplaient l'intégralité du Canada Arctique.

Les Inuits ont presque toujours été les seuls habitants de l'Arctique canadien, ces régions côtières et de l'intérieur situées au nord de la limite forestière. On peut y observer une couverture végétale continue, particulièrement dans les endroits bien irrigués, mais ce sont les affleurements rocheux et les zones arides dénudées qui prédominent. L'Arctique est tout à fait dépourvu d'arbres, mais des plantes frutescentes y poussent, dont plusieurs variétés à baies comestibles. La topographie est variée, allant des basses terres parsemées de lacs aux régions alpines recouvertes de glaciers.

Les termes les plus couramment utilisés par les peuples de langue eskimo-aléoutienne pour s'auto-désigner, se classent en fait en plusieurs catégories, certains pouvant se traduire par "peuple". Vers les années 1970, cependant, parce qu'on croyait (à tort) que le mot Eskimo, signifiant "mangeur de viande crue" était un terme péjoratif, il fut convenu, après maintes discussions, que le terme "Inuit" serait adopté pour désigner tous les Eskimos, sans tenir compte de leurs coutumes locales.

Les Inuits du Mackenzie habitaient la côte Ouest de l'Arctique canadien de l'île Barter, à l'ouest, jusqu'au cap Bathurst, à l'est, de même que la partie nord du delta du Mackenzie. Ils sont répartis en cinq groupes. Décimés par des vagues de maladies, ils sont maintenant connus sous le nom d'Inuvialuit.

Les Inuits du cuivre (Cooper Inuits) occupent d'abord les îles Banks et Victoria et la région continentale de l'Arctique central canadien. Ils font usage du cuivre tiré de gisements de la région pour façonner des objets. En hiver ils vivent dans de grands villages d'igloos sur la mer, au printemps ils gagnent l'intérieur des terres pour chasser et pêcher, ils vivent alors dans des tentes de peau.

Les Inuits du caribou (ou Nunamiut) occupaient la région des Barren Grounds, à l'ouest de la baie d'Hudson, durant les XIXe et XXe siècle. Ils sont surnommés ainsi en raison de leur dépendance quasi totale au caribou en ce qui concerne la nourriture, les vêtements et les abris. Ils se répartissent en quatre groupes régionaux d'une centaines de personnes.

Les Inuits Sadlermiuts (ou Sallirmiuts) habitent les îles Southampton (Salliq), Coats et Walrus, dans la baie d'Hudson. Ce groupe disparut sans doute par maladie en 1902, 1903. Les Sadlermiuts actuels, qui viennent principalement d'Aivilik (Repulse Bay) et de l'île Baffin, n'ont aucun lien de parenté avec le premier groupe.

Les Inuits de Netsilik (ou Netsilingmiuts) sont l'un des nombreux groupes Inuits vivant sur la côte arctique du Canada, à l'ouest de la baie d'Hudson.

Les Inuits de l'Île Baffin (Baffinland Inuits) occupent le nouveau territoire du Nunavut et la plus grande île de l'Archipel Arctique et présentent des diversités régionales considérables. Ceux de l'extrême nord appartiennent au groupe des Inuits Iglulik (ou Igluligmiuts). Les autres groupes, souvent classés dans la même catégorie et appelés Inuits du Sud de l'île Baffin, sont concentrés le long de la côte accidentée de l'Est, et le long de la rive Nord du détroit d'Hudson. Ces derniers présentent des caractéristiques culturelles semblables en plusieurs points à celles des Inuits du Labrador.

Les Inuits du Labrador qui s'apellent eux-mêmes les Labradormiuts (ou Ungava ou Kapaimuit) occupaient la majeure partie de la côte Atlantique du Labrador durant la période historique. les Inuits du Labrador évitaient presque tout contact avec les Montagnais-Naskapis, leurs voisins parfois hostiles que les premiers commerçants de fourrures français avaient armés.

Les Inuits d'Ungava (Inuits du Nouveau-Québec) vivent sur les rives de la baie d'Ungava, sur la rive sud du Détroit d'Hudson et sur la côte est de la Baie d'Hudson. Les Inuits d'Ungava sont parmi les premiers Inuits au Canada à établir des contacts permanents avec les Européens. Ils sont également les premiers à prendre en charge l'administration et la gestion de leur développement. Ils sont renommés pour la qualité et la richesse de leur art contemporain.

Les Innus sont un groupe indien d'Amérique du Nord parlant un dialecte de la famille linguistique Crie. Les Innus habitent treize communautés dont, au Québec, Betsiamites, Kawawachikamach, La Romaine, Les Escoumins, Maliotenam, Mashteuiatsh, Mingan, Natashquan, Pakuashipi (Sainte-Augustine), Schefferville, Uashat (Sept-Îles), et au Labrador, Sheshatshiu et Utshimassits (Davis Inlet).

Le terme Innu ("personne") est le nom par lequel ils se désignent, bien qu'ils soient communément connus des non-Innus sous le nom de Montagnais ("peuple des montagnes") et de Naskapis (origine incertaine). À la fin du XIXe siècle, le nom "Naskapi" avait pris la connotation de groupe non christianisé (appelé Mushuau Innuts ou "peuple de la toundra") du Grand Nord, alors que le nom "Montagnais" était surtout utilisé pour les Innus de la forêt.

Organisation sociale

Malgrè la diversité de leurs cultures, Kayak Inuittous les peuples Inuits faisaient un usage commun d'embarcation en peau, de harpons, de flotteurs en vessie ou en peau gonflée, de javelots à fourche pour chasser les oiseaux ou à deux ailettes pour pêcher le saumon, de lampes, de marmites en pierre, d'estrades devant leur maison, de vêtements de confection. Ils pratiquaient la sculpture sur ivoire, possédaient une maison des assemblées ("salle communale du village") et regorgeaient de mythes ou de légendes de type chamanique. Les Eskimos du Pacifique occupaient la côte continentale de l'Alaska et de Kodiak Island. Les régions colonisées par ces peuples se limitaient généralement aux franges côtières qui, étant largement épargnées par les glaces, offraient la possibilité d'un autre style de chasse, la chasse aux mammifères marins, complétée par la cueillette et la pêche en eau salée. Leurs embarcations en peau - les kayaks - avaient une courbure distinctive en arc renversé, parfaitement adaptée aux mers calmes si caractéristiques de cette région.

Mythologie

Les récits mythologiques intégraient un assortiment de cérémonies, de danses, de rituels et de fêtes, et le contact avec les êtres surnaturels s'établissait à travers le port de masques ou lors de transes. Comme chez tous les peuples Inuits, il existait de nombreux tabous - souvent signalés dans ces mythes - qui constituait la base première de la vie religieuse. Ces tabous concernaient les activités de la chasse, les divers animaux chassés comme gibier, et les phases critiques dans le cycle de vie de l'individu. Dans tous ces rituels, le chaman jouait un rôle primordial, et il déconcertait l'homme ordinaire en utilisant un langage sacré ou secret lorsqu'il communiquait avec le monde des Esprits. Les puissances supérieures se trouvaient donc ainsi apaisées, comme elles le sont par les sages actions du Chef sur Kodiak Island rapportées dans le mythe du Corbeau.

Epilogue

La rigueur de leur milieu fut finalement un atout puisque les Inuits furent parmi les tribus à être le moins touchées par le génocide perpétré par les blancs qui ne s'aventurèrent pas souvent jusque là. C'est plutôt la civilisation qui les détruisit en supprimant leurs traditions et leur culture, mais les Inuits ont su protéger et transmettre cette culture. La récente création de la province Inuit du Nunavut au Canada permet de penser que leur peuple a échappé à la destruction.

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sources