Percival POTT

1714-1788

Chirurgien anglais

Médecin et chirurgien anglais, Percival Pott est un des fondateurs de l'orthopédie, et le premier scientifique à démontrer que le cancer peut être causé par un environnement cancérigène.

Percival Pott est né le 6 janvier 1714 à Great Yarmouth (Ile de Wight). Il fait ses études et son apprentissage au St-Bartholomew's Hospital de Londres au côté de Edward Nourse et en 1736 il est admis à la Compagnie des Barbiers. Il est assistant chirurgien au St-Bartholomew's Hospital en 1744 puis chirurgien à plein temps de 1749 à 1787.

En tant que premier chirurgien à l'époque en Angleterre, surpassant même son élève, John Hunter, du côté pratique, Pott introduisit de nombreuses innovations importantes, faisant beaucoup pour supprimer l'utilisation des scarifications et du cautère qui était répandu quand il commença sa carrière. Percival Pott

Il n'est pas seulement chirurgien mais aussi anatomopathologiste, remarqué pour ses qualités d'observation, servi par de rigoureuses méthodes de travail et une remarquable mémoire.

Ayant traversé un siècle qui a beaucoup marqué la connaissance des cancers, ce chirurgien y a contribué et a laissé son nom à deux maladies, l'une cancéreuse, l'autre susceptible de le devenir.

Sir Percival POTT a laissé son nom à la tuberculose vertébrale (mal de Pott) et a décrit l'un des premiers cancers professionnels.

Cancer du scrotum

C'est en 1775 qu'il présente, dans un chapitre de son ouvrage "Observations Chirurgicales", un rapport sur le cancer du scrotum observé chez des hommes (de 20 à 50 ans) qui ont été ramoneurs dans leur jeune âge. Contrairement à l'opinion qui fait de cette maladie une atteinte vénérienne en raison de son siège, il l'attribue à la suie et aux goudrons ayant imprégné leurs vêtements et les plis de la peau recouvrant les testicules. Il propose de la traiter par une excision chirurgicale précoce, avant qu'elle ne se soit étendue et propagée aux testicules et aux ganglions de l'aine voisins. La cause qu'il défend – et qui sera démontrée plus tard par le badigeonnage de peau d'animaux avec des goudrons est accueillie avec réserve, surtout de la part des patrons ramoneurs, mais Pott va se battre pour améliorer les conditions de travail d'enfants, parfois très jeunes et vendus par leurs parents, qui étaient exposés à bien d'autres risques dans des cheminées étroites et sinueuses. La première loi sur cette activité (Chimney-Sweeper's Act) est promulguée en 1788, mais il faudra attendre le début du XXe siècle pour voir disparaître ce cancer professionnel, plus à cause de la disparition des enfants circulant à l'intérieur des cheminées que grâce à l'application de la législation.

Mal de Pott

L’histoire de la tuberculose vertébrale est passée par les mêmes phases que celles des autres tuberculoses extra-pulmonaires. De très nombreuses représentations anthropomorphes, aussi bien dans les cultures méditerranéennes que dans l’Extrême-Orient et dans les civilisations précolombiennes, témoignent de son ancienneté; il en est de même des vestiges squelettiques humains qui ont pu être découverts dans ces régions. La tuberculose vertébrale était connue d’Hippocrate, qui a fort bien individualisé la dyspnée des gibbeux et l’insuffisance respiratoire qu’elle dénote; il proposait de redresser les gibbosités par l’extension mécanique. Hippocrate semble aussi avoir entrevu les rapports qui pouvaient exister entre certaines déformations rachidiennes et la phtisie.

Percival Pott a effectivement décrit certaines formes de gibbosité compliquées de paraplégies; il a étudié la pathogénie de ces manifestations motrices; il ne les attribuait pas à la déformation elle-même, mais à un état "morbifique des ligaments et des os" qui précède l’incurvation rachidienne. Mais, le fait mérite d’être signalé, il ne s’est pas prononcé sur la nature tuberculeuse possible de cette maladie.

Localisation vertébrale antérieure du bacille tuberculeux; elle fait suite à une primo-infection avec dissémination hématogène de ce bacille. Le mal de Pott peut toucher n’importe quel étage du rachis : cervical, dorsal, lombaire. Il s’agit généralement d’une spondylodiscite, c’est-à-dire d’une atteinte du disque intervertébral, des plateaux vertébraux adjacents et des corps vertébraux sus- et sous-jacents. Les lésions creusent le corps de la vertèbre comme une carie, et à un stade avancé de la maladie peut se produire un affaissement de la ou des vertèbres atteintes, provoquant l’apparition des signes évocateurs de la maladie que sont la gibbosité en cas d’atteinte dorsale, les lésions neurologiques à type de paraplégies, les abcès froids paravertébraux.

La fréquence de cette atteinte a beaucoup régressé à l’heure actuelle dans les pays développés, et ce grâce à la prévention systématique de la tuberculose par la vaccination BCG et au traitement précoce des primo-infections tuberculeuses.

C'est après sa retraite (anticipée à la suite d'une grave blessure à la main au cours d'une autopsie) que Percival Pott publie les deux articles sur l' "osteitis deformans" (1876) et la "maladie de l'aréole" du sein (1894). Pour la première, parmi les cinq observations présentées trois comportent une dégénérescence maligne. Pour la seconde, il considère à tort qu'il s'agit d'un eczéma susceptible de dégénérer secondairement.

Percival Pott meurt le 22 décembre 1788 à Londres.