François MAURICEAU

1637-1709

Chirurgien, obstétricien français

François Mauriceau fut le premier à publier un "Traité des maladies des femmes grosses et des accouchées" qui fait de lui le fondateur de l'obstétrique et en quelque sorte le Père de cet Art.

François Mauriceau est né à Paris en 1637. Il suivit les professeurs les plus fameux de son temps et s'adonna spécialement à la pratique des accouchements qu'il apprît à l'Hôtel-Dieu. Mauriceau était cultivé et lisait les auteurs anciens et modernes qui avaient écrit dans le genre de pratique qu'il avait choisie. Il était pieux.

Après des études de chirurgien, il devint prévôt du collège de chirurgie Saint-Côme. Il choisit ensuite une spécialité en obstétrique et fut nommé premier médecin accoucheur de l’Hôtel-Dieu. Il était un chirurgien ordinaire mais pas un médecin, mais ses minutieuses observations et ses études détaillées du fœtus, de l'utérus gravide, du pelvis féminin et ses techniques de délivrance firent de lui un des meilleurs obstétriciens de son temps.

La renommée de Mauriceau était si grande qu’il jouissait d’une nombreuse et lucrative clientèle. Il est le premier à publier, sur la grossesse et les accouchements, des ouvrages méthodiques et pratiques qui contribuèrent également à sa célébrité.

• "Le Traité des maladies des femmes grosses et de celles qui sont nouvellement accouchées…" (Paris, 1668), en tête de son ouvrage on trouve un quatrain latin de François Dulaurens dont voici la traduction :
"Mères, cessez d'appeler l'impuissante Lucine, de demander à la déesse son assistance dans vos accouchements. Femmes enceintes, voici un livre qui vous aidera mieux ; suivez-le, c'est le salut pour la mère et l'enfant."

• les "Observations sur la grossesse et l’accouchement des femmes…" (Paris, 1695),

• les "Aphorismes touchant la grossesse, l’accouchement, les maladies et autres dispositions des femmes" (Paris, 1695).
Ces trois ouvrages furent souvent réédités et même traduits dans plusieurs langues.Instruments de Mauriceau 1696

Mauriceau montre l'importance de l'anatomie et de la physiologie; il a le premier étudié la conformité du bassin chez les femmes. Il préconise l'accouchement sur le lit pour ne pas transporter la femme ensuite. Il préconise la version podalique dans tous les accouchements anormaux et décrit la manœuvre pour la tête dernière qui porte son nom. Il est un adversaire absolu de l'opération césarienne sur le vivant. Il a le courage de publier ses cas malheureux, aussi instructifs que les autres. Malgré sa valeur, on peut lui reprocher sa prévention contre les instruments et notamment les forceps. Il s'opposa vivement aux Chamberlens, obstétriciens anglais utilisateurs du forceps, les accusant même d'escrocs. Il réussit à convaincre ses collègues de rejoindre son point de vue.

Il jette les bases d’une véritable technique : son livre paru pour la première fois en 1668 est le premier traité d’obstétrique de tous les temps et étudie aussi bien la grossesse et ses accidents que les différents procédés d’accouchement.

Après avoir amassé une fortune dans l'exercice de sa profession, suffisante pour satisfaire ses besoins, préoccupé par sa fin, il se retira quelques années avant sa mort .

François Mauriceau est mort le 17 octobre 1709

Chirurgien, et premier accoucheur de la Maternité de Paris, Mauriceau a donné à l'obstétrique ses lettres de noblesse en en faisant une spécialité à part.