Henri de MONDEVILLE (ou Hermondaville)

1260-1320

Chirurgien français de Philippe le Bel et de Louis le Hutin

Henri de Mondeville, dit Nicaise, est le plus ancien des auteurs français qui aient écrit sur la chirurgie…

Henri de Mondeville est né quelque part en Normandie [on ne sait pas exactement si c'est à Mondeville, près de Caen ou à Ermondeville, près de Valogne (P. Theil, 1969, p. 287)], il apprend l'art médical auprès de Théodoric et de Guillaume de Salicet à Bologne, et de Jean Pitard et Lanfranchi à Paris.

Mondeville enseigna à Montpellier où il compta Guy de Chauliac parmi ses disciples, avant de devenir le chirurgien attitré de deux rois de France: Philippe le Bel et Louis le Hutin, ce qui l'aura amené à fréquenter de nombreux champs de bataille, et de ce fait, à être le premier à expliquer comment traiter des blessés en armure !

Mondeville est également très connu pour son enseignement de l’anatomie à l’école de médecine de Montpellier. Il y aurait effectué une dissection publique en 1304, à la demande de quelques étudiants en médecine. Il considère l’anatomie comme indispensable pour exercer la chirurgie.

Henri de Mondeville est l'auteur d'une monumentale "Chirurgie", que la maladie (vraisemblablement la tuberculose) ne lui permet pas d'achever. La première partie est consacrée à l'anatomie (à l'époque l'anatomie s'enseigne en quatre leçons portant sur les viscères abdominaux, sur les organes de la cage thoracique, sur le système nerveux et sur les membres, quatre planches permettent au professeur de donner des explications aux élèves). Il est dommage que ce soit justement le quatrième traité que l'auteur voulait consacrer aux fractures qui manque !

De Mondeville fidèle à son Maître Théodoric préconise, non sans mal d'ailleurs, d'abandonner la suppuration des plaies, au profit de leur assèchement et désinfection.

L'auteur y ajoute ses observations personnelles ou ses opinions déontologiques avec celles de ses prédecesseurs les plus éminents. Il consacre à l'hémostase, au pansement et à la suture des plaies, à la chirurgie esthétique même, des remarques pertinentes.

"Le bandage qui intéresse l'ensemble du membre inférieur est avantageux parce qu'il évacue par le bas les humeurs qui infiltrent la jambe et l'ulcère".

"Chirurgiens, écrit-il, si vous avez opéré chez les riches moyennant des honoraires appropriés, et chez les pauvres par charité, vous n'avez à craindre ni feu, ni pluie, ni vent. Point n'est besoin pour vous de vous rendre dans les lieux de culte ni d'effectuer des pélerinages de pénitences : votre science sauve votre âme… et vous aurez grande récompense au paradis."

Il meurt en 1320.

Dans son livre, il donne l'indication des sources auxquelles il a puisé, ce qui ne se faisait guère à son époque. Pagel en fait un grand éloge et dit qu'en ce qui concerne l'expérience, les idées et les progrès réalisés, il est sur le même plan que Guillaume de Salicet (l'Italien), Lanfranc et même Guy de Chauliac, qui a montré toute l'estime qu'il avait pour de Mondeville.