André VÉSALE dit Andreas Vesalius

1514-1564

Médecin flamand, "Père de l'anatomie moderne"

Vésale est le plus grand anatomiste de la Renaissance, l'un des premiers à pratiquer la dissection du corps humain, dont les observations permirent de corriger des notions erronées qui prévalaient depuis Galien.

André Vésale (Andries Van Wesel en néerlandais) André Vesale est né le 31 décembre 1514, près de Bruxelles, dans le Brabant flamand, qui est alors une possession espagnole sous le nom de Pays-Bas espagnols, alors sous la dépendance du Saint Empire romain germanique. Il latinisera son nom en Vesalius, suivant un usage courant à l’époque.

André Vésale est issu d’une famille rhéno-flamande de savants originaires de Wesel, dans l'ancien duché de Clèves, en Rhénanie inférieure : son arrière-arrière-grand-père Pierre Wijting (dit Van Wesel car originaire de Wesel) était le médecin de Frédéric III (1415-1493); son grand-père, médecin également et astrologue de Maximilien d’Autriche enseignait à l’université de Louvain; enfin, son père Andréas était apothicaire de Marguerite d'Autriche, tante de Charles Quint. La maison familiale est située à proximité du gibet, lieu où se déroulent les exécutions.

Le regard sans doute détaché de toute sensibilité le petit André fait là ses premières observations sur le subtil agencement de la peau, des muscles, des viscères et des os, sur les nombreux cadavres et des squelettes nettoyés par les oiseaux durant son enfance. Enfant, il dessine toutes sortes d'animaux qui lui tombent sous la main.

Etudes

Louvain

Vésale commence ses études au Collegium trilingue de Louvain, où il apprend le grec, l’arabe et l’hébreu (il semble bien que sa connaissance de l’arabe et de l’hébreu soit restée rudimentaire, comme en témoignent les erreurs grossières qui subsistent dans les éléments de nomenclature anatomique arabes orthographiés avec des caractères hébraïques dans les "Tabulae Anatomicae Sex").

Paris

En 1533, il a dix-huit ans, sous le règne de François Ier, il séjourne trois ans à Paris, pour y étudier la médecine : il est l’élève de Joannes Guinter (Günther Von Andernach 1505-1574) et de Jacques Dubois - dit Sylvius (1478-1555), professeur d'anatomie au Collège Royal de Médecine, rue de la Grange aux Belles, non loin du gibet de Montfaucon. L'enseignement qu’il reçoit est essentiellement livresque et fondé sur la médecine galénique et arabe. Aucune thèse n’est acceptée si elle contredit Aristote ou Galien. L’anatomie est complètement négligée, les dissections rares.

Leçon d'anatomie à l'Université de Paris

Les cours consistaient en une lecture des textes de Galien pendant qu'un "chirurgien" expliquait comment réaliser une autopsie - Vésale déserta rapidement l'amphithéâtre pour rôder autour du Gibet de Monfaucon aux portes de Paris. Il collectionna ainsi des fragments de squelettes et entreprit de se familiariser avec la véritable anatomie humaine. En ce temps là, la Faculté avait le droit d'organiser deux fois par an une dissection de cadavre. Après de multiples formalités, l'autopsie pouvait commencer et le temps imparti aux leçons ne pouvait dépassé 3 jours, or il se trouva que lors d'une de ces dissections bisannuelles, le "barbier" chargé de réaliser l'autopsie était souffrant. Il n'était pas question de renoncer. L'amphithéâtre était plein d'étudiants et de curieux qu'il ne fallait pas décevoir. On entendit alors dans l'assistance murmurer le nom de Vésale, immédiatement repris par tous. Vésale poussé par ses amis commença la dissection. Sylvius était étonné par tant d'adresse et d'intelligence, jamais séance de dissection n'avait suscité autant d'intérêt si bien que les autopsies suivantes lui furent confiées. Ainsi à l'âge de 20 ans, Vésale avait acquis une notoriété d'anatomiste lui permettant d'espérer une brillante carrière à Paris.

Vers 1533, Vésale ayant été le condisciple de Michel Servet, et Guillaume Rondelet dit Rondibilis, tous deux passées par la faculté de Montpellier; la légende veut que Vésale ait poursuivi ses études de médecine à Montpellier, mais son séjour dans cette ville ne peut être vérifié.

Louvain

La guerre entre la France de François Ier et le Saint Empire Germanique de Charles-Quint - Bruxelles, ville Flamande appartient à l'empereur du Saint empire - (pour la possession de la Savoie et de Turin) oblige pousse Vésale a s'exiler. Après un court service dans l'armée impériale, il rentre à Louvain où il soutient sa thèse en février 1537, avant de partir pour l'Italie.

Padoue

Au cours de l'automne 1537, il arrive à Padoue, dépendant du sénat de Venise, et une des plus grandes universités d'Europe. Il y restera jusqu'en 1546.

L'anatomie avant Vésale

Au IVe siècle de notre ère, la médecine du bassin méditerranéen bénéficie de l'héritage des deux grands maîtres que furent Hippocrate (Ve siècle avant J-C) et Galien (IIe siècle après J-C). Les polémiques morales et théologiques que suscitent les questions de l'action de l'âme, de la gestation, des régimes alimentaires ou des traitements traduisent l'influence du christianisme sur la médecine.

A l'époque de Saint Augustin (354-430), la médecine est dominée par l'école alexandrine des médecins philosophes (les "iatrosophistes"), des savants remarquables, réputés pour leur vaste culture générale. Et Augustin n'est pas étranger à l'univers médical, en effet les analogies médicales parsèment ses écrits autobiographiques, théologiques et pastoraux. Au long de sa vie, Augustin rencontre régulièrement les médecins, il échange avec eux et les observe dans l'exercice de leur art. Le premier qu'il rencontre n'est autre que Vindicianus, proconsul d'Afrique qui remet à Augustin une couronne qu'il vient de remporter lors d'un concours. Après son retour définitif en Afrique, Augustin rencontre de nouveau des médecins. Il relate ses acquis en anatomie humaine (La genèse au sens littéral en douze livres, VII, 13, 20); il observe avec finesse et décrit avec précision l'état du malade et les gestes du médecin, non sans remercier Dieu pour la guérison du patient.

En 1230 une ordonnance de Frédéric II (1194-1250) n'autorisait pourtant l'exercice de la médecine qu'après une année d'étude de l'anatomie avec dissection... Louis d'Anjou en 1375 permettra l'obtention d'un sujet à disséquer par an, puis le Collège des Chirurgiens de Paris aura droit à quatre cadavres dans l'année, mais après des formalités telles que Rondelet au XVIe siècle, un ami de Rabelais, disséquera, dit-on, son propre fils. La première dissection licite en France datait déjà de 1478.

Au XVe siècle Hippocrate, Aristote et Galien constituent, les références absolues. La représentation que se font les médecins à cette époque du corps humain et de son fonctionnement ne leur est pas personnelle. Galien est la principale référence des médecins.La Dissection  par Johannes de Ketham 1493
La dissection par Johannes de Ketham publié dans
Fasciculus medicinae, Venise, 1491
On reconnaît le magister qui récite le livre,
l'ostensor (en bas à droite) qui montre avec le doigt
et le prosector (au centre) qui découpe les chairs.

En fait l'église n'a pas réellement interdit la dissection des corps au XIIIe, le malentendu vient d'une bulle de Boniface VIII (1235-1303) qui voulait simplement limiter la pratique du démembrement des corps afin de rapatrier uniquement les ossements des personnes mortes loin de chez elles. La lecture intégriste du texte donna les conséquences que l'on sait : une très lente évolution de notre connaissance de l'anatomie. À partir du XVe, l'église autorisera progressivement les dissections, tout d'abord dans un but médico-légal, puis viendront celles des condamnés, des corps non réclamés...

Certains savants n'ont pas hésité à braver l’interdiction dans le but de faire progresser la médecine.

Malgré l'accord des Papes Sixte IV (1471-1484), puis Clément VII (1523-1534), l'Inquisition continua de faire peser et payer sa réprobation. Grotius (1583-1645), au XVIIe siècle, surnommé "le père du Droit des gens" parlait encore de "Profanations Sacrilèges et cruautés inutiles exercées par les vivants sur les morts".

Au sortir de la longue nuit moyenâgeuse où la tradition de l'église toute puissante, comme la tradition coranique "interdisait" la dissection d'un corps humain (mais acceptée dans le cadre de l'enseignement universitaire), on ne peut s'étonner que les connaissances anatomiques aient peu progressé depuis Galien qui avait du se contenter des cadavres de divers animaux, de singes en particuliers, et qu'une certaine similitude avec l'homme conduit à une extrapolation rapide et néfaste.

Au XVIème siècle, deux points de vue sont distincts en ce qui concerne l’anatomie :

- celui de l’église qui est plutôt hostile à la dissection et retarde les progrès de la médecine.

- celui de ceux qui cherchent à faire progresser la connaissance du corps humain et sont donc favorables à la dissection.

La dissection du corps humain

La dissection de cadavres n’a vraiment commencé qu’après le Moyen Age car l’Eglise était hostile à cette pratique. En effet, elle avait un grand pouvoir à cette époque et ce à quoi elle s’opposait était interdit. Dès que le pouvoir de l’Eglise a commencé à décliner, la dissection s’est développée et la connaissance du corps humain s’est considérablement étendue. Le principal argument de l’Eglise contre la dissection était qu’il est impossible de toucher un corps sans détériorer son âme. De nombreux savants ont suivi et soutenu ce point de vue.

Certains savants n'ont pas hésité à braver l’interdiction dans le but de faire progresser la médecine.

La dissection des cadavres humains est réhabilitée pour la première fois par l’Université italienne de Bologne qui la codifie dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Réalisée l’hiver, une dissection dure généralement quatre jours. Sont disséqués dans l’ordre, en fonction de la rapidité de leur putréfaction, le bas ventre, puis la poitrine (thorax), c’est-à-dire principalement le cœur et les poumons, la tête, c’est-à-dire le cerveau et les organes des sens, et enfin, le quatrième jour, les membres, mais jamais le squelette ( afin que seuls les ossements des personnes mortes loin de chez elles puissent être rapatriés). La dissection est faite par un prosecteur, généralement un barbier, aidé d’un démonstrateur, sous l’œil du professeur. La fonction d’une dissection aux XIVe -XVe siècles est essentiellement de confirmer les observations consignées par les Anciens dans leurs écrits, écrits lus en chaire par le professeur. En fait, les dissections sont rares. Il n’y en a qu’une ou deux par an. Les sujets disséqués sont le plus souvent ou des pendus étrangers à la ville, ou des patients morts à l’hôpital. A Bologne, en 1405, le nombre des étudiants en médecine pouvant assister à une dissection est fixé à vingt si on dissèque un homme, à trente si c’est une femme, la chose étant plus rare.

La médecine galénique est enseignée comme un dogme dans les universités d’Europe occidentale, et cela jusqu’à la Renaissance. Les erreurs de Galien, même les plus grossières, sont ainsi répétées sans contestation.

Le regard de Vésale

Le regard porté par Vésale sur l’anatomie du XVe siècle et sur celle de son temps est extrêmement critique. il déclare : "Comme les médecins jugeaient que seul le traitement des affections internes était de leur ressort et [qu’ils] pensaient que la connaissance des viscères leur suffisait amplement, ils négligèrent, comme si elle ne les regardait pas, la structure des os, des muscles, des nerfs, des veines et des artères qui irriguent les os et les muscles. Ajoutez à cela que l’abandon aux barbiers de [l’anatomie] fit non seulement perdre aux médecins toute connaissance réelle des viscères, mais aussi toute habileté dans la dissection, à tel point qu’ils ne s’y livrèrent plus. […] Ces derniers [les médecins donc], poursuit Vésale, à la façon des geais, parlant de choses qu’ils n’ont jamais abordées de près, mais qu’ils ont prises dans les livres et confiées à leur mémoire, sans jamais regarder les objets décrits, plastronnent, juchés sur leur chaire, et y vont de leur couplet. Les autres [les barbiers] sont tellement ignorants des langues qu’ils ne peuvent fournir aux spectateurs des explications sur les pièces disséquées ; il leur arrive aussi de lacérer les organes que le [médecin] leur ordonne de montrer. Celui-ci, qui n’a jamais mis la main à une dissection, se contente de son commentaire […]. Ainsi, tout est enseigné de travers ; les journées passent à des questions ridicules et, dans tout ce tumulte, on présente aux assistants moins de choses qu’un boucher, à l’abattoir, ne pourrait en montrer à un médecin; et je ne parle pas, termine Vésale, des Ecoles où l’idée de disséquer l’organisme humain n’est guère venue à l’esprit : voilà à quel point l’antique médecine a vu, depuis d’assez nombreuses années déjà, ternir son ancien éclat". (Préface de la Fabrica)

Séjour en Italie

Après deux jours d'examens il est nommé professeur d'anatomie à Padoue le 5 décembre de la même année 1537, il succède à Paolo Colombo, père de Realdo Colombo (1510-1569), à la chaire d’anatomie et de chirurgie, il la conservera jusqu’en 1546.

Dès le lendemain, le Sénat de Venise, dont dépend l’Université de Padoue, le nomme enseignant en anatomie et en chirurgie à l’école de médecine, avec la responsabilité de procéder, chaque année, à la démonstration publique d’anatomie. Le rôle de lecteur consistait, lors des scéances de dissection, à lire les œuvres de Galien en direct tandis qu'un barbier effectuait la dissection et montrait aux élèves les organes décrit par Galien.

Vésale rénove les leçons d’anatomie et la pratique des dissections qu'il pratique lui-même. Par ailleurs, en 1538, n'ayant toujours pas de cadavres à disposition pour ses cours, il fait paraître à Venise un recueil de six planches d’anatomie, les "Tabulae anatomicae sex" représentant le squelette et les organes internes. . L’iconographie représente un progrès par rapport à tout ce qui a été publié.

À partir de 1539, il obtient du podestat de Padoue un approvisionnement régulier en corps. Non seulement les cadavres des suppliciés lui sont réservés mais les dates d'exécution elles-mêmes s'inscrivent dans le déroulement de son travail, tout particulièrement en hiver quand le froid permet le ralentissement de la putréfaction des cadavres.

Vésale dissèque l'homme

Vésale inaugure sa charge à la chaire d'anatomie par une démonstration anatomique (une dissection) sur le cadavre d'un jeune homme de 18 ans, qu'il ne peut terminer pour cause de putréfaction. Il dissèque aussi bien des corps humains que des corps d'animaux.

La dissection du corps humain devient entre ses mains un acte authentiquement scientifique. La page de titre - de son "De humani corporis fabrica" illustre parfaitement la révolution – le terme est ici approprié - qu’il est en train d’accomplir. Vésale, disséquant lui-même un corps humain, se tient au centre d’un amphithéâtre rempli d’une foule nombreuse. Sur la table de dissection, près du cadavre ouvert, sont posés une plume et un encrier ainsi que du papier pour prendre des notes. Ce faisant, il est le véritable fondateur de l’anatomie humaine moderne.

Vésale préfère étudier les os de sa propre initiative en fréquentant assidûment les cimetières. C'est en tant que "contestataire" de ses précurseurs qu'il sera d'abord connu, décrié, voire insulté (Sylvius, son ancien professeur, fut un de ses adversaires les plus acharnés, le traitera d' "insensé" lorsque paraîtra la "Fabrica"), puis finalement honoré.

En 1539, la célébrité de Vésale est telle qu'il commence à obtenir un approvisionnement régulier en corps: le juge Marcantonio met à sa disposition les cadavres de criminels exécutés et va même jusqu'à retarder les exécutions des condamnés à mort en fonction des "besoins cadavériques" de son ami. Il réalise ainsi des dissections publiques qui obtiennent un aussi grand succès que les exécutions.

Pourtant dès la fin du XVe siècle, certains princes éclairés commencèrent à appuyer les anatomistes et Fallope, disciple et successeur de Vésale, fut même autorisé à mettre à mort les condamnés, de la manière qui lui conviendrait le mieux, pour les "anatomiser" dans un second temps.

HISTOIRE DE LA CIRCULATION
Les Anciens n'ont jamais eu une idée correcte de la circulation et de son fonctionnement, à l'exception d'Ibn al-Nafis (1210-1288).
EN éGYPTE:
"Métou": "Si tu examines un gonflement des vaisseaux sur la peau d'un membre et que son aspect augmente, devient sinueux et serpentiforme alors tu diras le concernant : c'est un gonflement des vaisseaux " (Papyrus d'EBERS ( v 1550 avant J.C.)
EN GRECE :
Deux sortes de sang ( artériel et veineux ) s'écoulent sans se mélanger, distribués depuis le foie et le coeur.
- pour HIPPOCRATE 460-375 av J.C.: "un fleuve qui arrose tout l'intérieur du corps" . "Quand les fleuves sont à sec, l'homme est mort "
- pour GALIEN 130-200 ap JC: Les artères transportent "l'esprit vital". Le coeur reste au centre du système, il siège dans l'âme, et n'est jamais conçu comme ayant un rôle moteur.
Ce schéma restera le dogme et fera autorité pendant 15 siecles !
EN PAYS D'ISLAM:
- IBN AL-NAFIS 1210-1288, réfute le dogme galénique sur la communication interventriculaire et décrit clairement le concept de la circulation pulmonaire:
" Quand le sang a été raffiné dans cette cavité ( ventricule droit ), il lui faut passer dans la cavité gauche, où se forme l'esprit vital. Cependant il n'existe, entre ces deux cavités, aucun passage. A ce niveau la substance du coeur est particulièrement solide et il n'existe ni passage visible... ni passage invisible pouvant permettre le transit de ce sang, comme l'a cru Galien. Bien au contraire la substance est épaisse et il n'y a pas de pores perméables . Donc ce sang, après avoir été raffiné, doit nécessairement passer dans la veine artérieuse, aller ainsi jusqu'au poumon ... s'y mélanger avec l'air... puis passer dans l'artère veineuse pour arriver dans la cavité gauche du coeur ..."
Par malheur l'oeuvre de ce génial précurseur ne fut révélée en Europe que 260 ans après sa mort, par la traduction en latin, en 1547, faite par le médecin italien Andrea Alpago de Belluno qui avait séjourné à Damas.
EN EUROPE:
- André VESALE (1514-1564), publie en 1543 à Bâle une première édition "De Humani Corporis Fabrica" dans laquelle il n'ose pas contredire Galien: il admet que le sang "s'infiltrait abondamment au travers du septum, du ventricule droit vers le gauche" Il publie une deuxième édition en 1555 dans laquelle il décrit la circulation d'une façon semblable à celle d'IBN AL-NAFIS, en s'interrogeant: "Je ne vois toujours pas comment la quantité de sang la plus infime pourrait être transfusée à travers la substance du septum, du ventricule droit vers le gauche"
- Realdo COLOMBO 1516-1559, publie le "De Re Anatomica" à Venise en 1558. Il y développe les idées qu’il avait enseignées sur la petite circulation. Colombo fut plus formel que Servet sur l’absence de passage à travers la cloison inter-ventriculaire et n’évoqua pas le double passage dans l’artère pulmonaire.
- Michel SERVET 1511-1553 Il reprend la thèse de Realdo COLOMBO.
- Andrea CESALPINO 1519-1603, parle le premier de "circulation" (1559) et de mouvement perpétuel. Il attribue au cœur une action essentielle ( et non au foie). Il entrevoit l'idée d'une grande circulation.
- Fabrice D'ACQUAPENDENTE 1537-1619, dans "De Venarum Ostiolis" il décrit minutieusement les valvules veineuses qu'il étudie depuis 1574 (déjà observées par Carpi et surtout Canani dès 1547).
- William HARVEY 1578-1657, en 1628 Harvey publie à Francfort "Exercitatio Anatomica de Motu Cordis et Sanguinis in animalibus" Il donne un compte rendu précis des différentes étapes de la circulation. Il en fait la démonstratiopn expérimentale (ligatures), pharmacologique et physique (pressions différentes dans les deux circulations).
- Après HARVEY il y eut: MALPIGHI, VIRCHOW, ASELLI, PECQUET, BARTHOLIN, RIOLAN, HALES, DOPPLER

Il réfute Galien

Confronté aux erreurs de Galien, il décida d'enseigner la réalité anatomique humaine. Ce fut le début du remarquable travail qu'il entreprit,

Puis, Vésale occupe quelques temps une chaire à Pise, à Bologne, à Pavie et même à Bâle en 1543, lorsqu’il surveillait l’impression de son grand ouvrage. Il fait un séjour à Florence en 1544 à la demande de Cosme Ier de Médicis qui lui propose "autant de cadavres qu'il voudra"; mais retourne au service de l'Empereur Charles Quint qu'il suivra en Espagne lors de son abdication, devenant ensuite le médecin de son fils Philippe II.

Il emmène par ailleurs les étudiants parfaire leur formation au chevet des malades et les incite à la rédaction de fiches individuelles. Ce travail permet à Vésale de démontrer clairement que les descriptions anatomiques réalisées par Galien correspondaient aux corps de singe et non d'homme.

Il entreprit en effet de réviser, corriger ou réfuter les affirmations de Galien (maxillaire inférieur, utérus, cavités cardiques, foie, etc…), considérées comme définitives depuis un millénaire. Cette audace fera de lui non le maître incontesté de l'anatomie, car il commit à son tour bien des erreurs, mais le chercheur dont l'intuition, la méthode, l'ambition toute au service de la vérité scientifique, le courage, conduiront ses successeurs à repenser, reconstruire les bases de l'anatomie, et arriver peu à peu à sa vérité définitive.

Les publications de Vésale

"Tabulae anatomicae sex" (1538)

Il note tout ce que l'observation personnelle lui permet de découvrir, il fait graver six planches sur feuilles volantes les "Tabulae anatomicae sex" qui seront plagiées dès leur impression à Venise en 1538. Trois d'entre elles sont exécutées par des élèves du Titien, les autres étant de Vésale lui-même. Ces planches révolutionnent l’enseignement de l’anatomie. Toutefois, se conformant exactement au dogme de Galien, il y reproduit les mêmes erreurs de celui-ci.

"Institutionum anatomicarum secundum Galeni…" (1538)

"Anatomicarum insitutionunm ex Galeni sententia…" (1541)

La "Fabrica" son œuvre majeure (1543, 1552 et 1555)

A partir de ses propres dissections de cadavres humains, il publie à Bâle en 1543, sous la direction de son ami Johannes Oporinus, un impressionnant traité d'anatomie, "De Humani Corporis Fabrica" (7 vol.), pour lequel Vésale attache autant d'importance au texte qu'à l'iconographie dont il confie l'illustration des planches à le Titien et son élève Jean van Calcar, ce qu'ils feront remarquablement, contribuant ainsi largement à la diffusion et à la renommée de l'ouvrage. Le frontispice de l'ouvrage fut probablement dessiné par Véronèse (Histoire de la Médecine et du Livre médical - Olivier Perrin Editeur).

Première édition (1543)

C'est le plus grand traité d'anatomie depuis Galien. En 1543, dans la première édition, Vésale n'ose pas contredire Galien, il admet que le sang "s'infiltrait abondamment au travers du septum, du ventricule droit vers le gauche", les veines amènent le sang à tous les organes et les artères distribuent l'esprit vital, la structure du cœur est remarquablement décrite.
• Le premier livre présente un tableau détaillé des os et des articulations.
• Le deuxième propose une conception fonctionnelle de la musculature, mise en évidence par la position dynamique des figures, saisissantes de vie et intégrées de façon dramatique dans le paysage.
• Le troisième livre est consacré aux systèmes artériel et veineux,
• Le quatrième à la moelle épinière et au système nerveux périphérique.
• Le cinquième traite du tube digestif, de l’appareil urogénital et des organes de la reproduction, et se termine par une description détaillée des modalités à suivre lors d’une dissection.
• Le sixième livre étudie les organes endothoraciques (cœur et organes voisins),
• Tandis que le septième, après une description sans précédent du cerveau et des organes des sens, rappelle les règles à respecter lors de la vivisection animale.

Vésale attachait beaucoup d'importance à la nomenclature anatomique et il a essayé d'uniformiser les appellations, en précisant les différents termes qui désignaient une même réalité anatomique.

Deuxième édition (1555)

En 1555, il en publie une deuxième édition dans laquelle il corrigera légèrement certaines erreurs de Galien, notamment à propos de la circulation sanguine : il décrit la circulation d'une façon semblable à celle d'Ibn Al-Nafis: il s'interroge:"…Je ne vois toujours pas comment la quantité de sang la plus infime pourrait être transfusée à travers la substance du septum, du ventricule droit vers le gauche…"Fabrica Vesale

Cet ouvrage, le plus exact et le plus complet de l'époque, provoqua des débats passionnés, il fut un sujet d'admiration et de scandale, car tout y était merveilleusement décrit, mais, pour la première fois, on osait décrire le corps humain tel qu'il est et non tel que l'avait faussement décrit Galien, ce qui conduisit son auteur à la gloire. Ces fameuses planches, "empruntées" selon l'usage du temps, ont servi à illustrer de nombreux ouvrages en Angleterre, en Allemagne et en France.

Sa rédaction procède de l'expérimentation préconisée par Vésale et d'une esthétique du corps humain telle qu'elle avait pu être dévoilée par Léonard de Vinci, Raphaël ou Michel-Ange, tous passionnés de précisions anatomiques. Il met en évidence bientôt des discordances entre Galien, référence universelle à cette époque en matière d'anatomie, et ce que lui-même observe chaque jour.

 

"Epitome" (1543)

La même année 1543, chez le même éditeur, paraît l’"Epitome", plus particulièrement destiné aux étudiants en médecine, recueil de 9 grands feuillets d’anatomie à découper avec un texte très abrégé par rapport à celui de la "Fabrica" Le frontispice de la Fabrica, repris pour l’Epitome, représente la dissection publique d’un corps féminin, dans la cour de l’université de Padoue, où un théâtre provisoire a été installé. L’originalité du livre consiste dans la présence de deux feuillets représentant des dessins d'organes, destinés à être découpés et collés sur les figures d’écorchés, pour constituer des "poupées" de papier en trois dimensions. Cet ouvrage a été l'objet de nombreuses éditions, traductions ou imitations (par l'anglais Thomas Gemini, le français André Wechel, l'espagnol Juan Valverde de Amuso, Clément Baudin, Jacques Grévin, le suisse Félix Plater, le flamand Pieter Pauw etc…)

"De Radicis chinae" (1546)

Première description du "radicis Chinae" (Smilax chinae) utilisé dans le traitement de la syphilis. Mais ce texte est aussi une défense des méthodes et des doctrines exposées dans sa Fabrica. Vésale y révèle aussi des éléments de sa biographie : son expérience de l’enseignement à Pise, la destruction de certains de ses manuscrits, ses maîtres en médecine…

Depuis l'Antiquité, la reproduction du nu était frappé d'interdit. Mais la Renaissance va révéler l'esthétique et la vérité du corps humain, lui redonner sa valeur et sa place dans l'œuvre d'art. D'où l'intérêt que les artistes de cette époque vont porter à l'anatomie, devenant ainsi les collaborateurs géniaux des savants.

Michel-Ange travaillera pour Colombo, dont Véronèse dessinera les frontispices de ses Traités, comme ceux de Vésale; le Primative, pour la "Chirurgia" du Guidi en 1544 exécutera de splendides dessins. Biens d'autres encore, Dürer, Titien, le Tintoret, Holbein, se penchèrent sur ce sujet.
Mais le plus grand fut "l'admirable et céleste" Léonard de Vinci, scientifique et artiste, aussi génial dans le maniement du scalpel que de la plume, s'intéressant à l'anatomie descriptive mais aussi fonctionnelle; aucun anatomiste de l'époque ne peut lui disputer le record d'avoir obtenu jusqu'à trente cadavres à disséquer par l'autorisation spéciale de Jules II que Léon X annulera par la suite.

Vésale annonce ainsi la naissance d'un nouveau concept qui sera déterminant pour l'évolution de la médecine et de la chirurgie: le corps humain, qui est aujourd'hui l'objet de nombreux débats éthiques et juridiques.

Médecin à la cour de Charles Quint et de Philippe II

Depuis 1543 Vésale était le premier médecin personnel de Charles Quint, rejoignant ainsi la longue tradition de service à l'Empire de sa famille.

En 1544, il rejoint l’empereur à Bruxelles, son existence devient plus mouvementée, il abandonne ses recherches - ce qu’il regretta ultérieurement - et accompagne Charles Quint lors de ses voyages et de ses campagnes. On le voit dès lors à Bâle, Ratisbonne, Bruxelles et Madrid où il compte parmi les premiers personnages de la Cour. La même année, il se marie avec Anne Van Hamme, une femme dont on ne sait rien, si ce n'est qu'elle fut la mère de son unique enfant. Il écrit des textes mineurs.

En 1546, écœuré par la meute des galiénistes irréductibles qui comptaient nombre d'anatomistes contemporains, il abandonne l'étude de l'anatomie, il brûle ses manuscrits et quitte Padoue, retourne à Bâle où il enseigne quelques temps.

En juin - juillet 1553, Vésale et Paré se seraient peut-être rencontré lors du siège d’Hesdin. Paré, prisonnier des troupes impériales de Charles-Quint, fut chargé d'examiner et traiter le seigneur de Martigues, qui avait reçu "un coup d’arquebuse au travers du corps". Ambroise Paré parle longuement de cet épisode et de son contact avec "le chirurgien de l’empereur", mais sans jamais citer le nom de Vésale. (28°livre, traictant des Rapports, & du moyen d’embaumer les corps morts.Chapitre II: Apologie et Traicté contenant les voyages faicts en divers lieux.)

En 1556, le roi abdique, nomme Vésale comte palatin, au service de son fils Philippe II d'Espagne, réparant ainsi ce que le père de Vésale, fils naturel, n'avait pu obtenir. Pendant quelque temps il jouit d’une position brillante à la cour de Madrid

Au chevet du roi Henri II

Le 30 juin 1559, le roi de France Henri II organise un tournoi, devant l'hôtel des Tournelles (près de l'actuelle place des Vosges), en l’honneur de deux mariages - celui de la sœur du roi Henri II, Marguerite avec Emmanuel-Philibert - duc de Savoie -, et celui d'Élisabeth sa fille avec Philippe II d'Espagne - conclus quelques semaines plus tôt au Traité de Cateau-Cambrésis (3 avril 1559).

Henri II, bien que de constitution très robuste et habituellement fort adroit aux exercices des armes, est grièvement blessé à la tête, le 30 juin 1559, par la lance du comte Gabriel de Montgomery qui pénètre à travers la visière du casque du roi : "Un gros éclat frappa le front au-dessous du sourcil droit et déchirant la chair, vient s'enfoncer dans un coin de l'œil gauche; plusieurs fragments percèrent l'œil même; l'os frontal ne fut pas touché…". Après avoir lavé la plaie au blanc d'œuf, les médecins administrent au roi une potion faite de rhubarbe et de camomille

Les meilleurs chirurgiens sont requis pour traîter le souverain.

Paré et Vésale au chevet du roi

Vésale et Paré se sont vraisemblablement rencontrés et concertés au chevet du roi Henri II. Vésale était Médecin de Philippe II; Paré était Chirurgien ordinaire de Henri II. Deux bonnes raisons pour que chacun soit présent à l'occasion du tragique tournoi.

• Ambroise Paré, qui était un des quatorze chirugiens-valets de chambre ordinaire du roi Henri II était donc sans doute présent. Détail macabre rapporté par Jean Chapelain, premier médecin du roi : ne sachant trop comment enlever l'éclat de bois sans trop de dommages, les médecins et chirurgiens royaux s'exercent sur des têtes de quatre condamnés à mort décapités plus tôt que prévu, qui se voient infliger une blessure de même nature que celle du roi pour guider les chirurgiens dans la voie du traitement.

Cet accident est à la fois relaté par A. Paré dans son livre intitulé "La méthode curative des playes et fractures de la teste humaine" publié le 28 février1561 (Paris par Jehan Le Royer), mais également dans un texte écrit de la main d'André Vésale. En fait il est fort probable que Paré ne participa pas directement aux soins du Roi de France, en tout cas pas autant qu'André Vésale et les autres chirurgiens. Toutefois il est fort probable que c'est à ce moment-là qu'il rencontra Vésale et qu'il lui demanda l'autorisation de reproduire ses planches d'anatomie dans son livre consacré à l'anatomie du corps humain.

• A la demande de Philippe II, Vésale se rend à Paris en diligence au chevet d’Henri II blessé. Il ne peut que constater le caractère mortel de la blessure : la lance avait pénétré par l’œil droit et lésé le cerveau.

Le projet Utpictura18 publie une analyse d' une gravure sur bois de 1569 intitulée "La Mort de Henri II" de Tortorel et Perrissin : "Après le tournoi où il a été blessé à mort, le roi agonise sur sont lit, entouré de la reine et du connétable, tandis qu’Ambroise Paré et André Vésale, les deux médecins les plus célèbres du temps, discutent de son cas devant une table où sont disposés instruments et médecines. Une fenêtre est ouverte".

Installation en Espagne

Cette même année 1559, Vésale s’installe à Madrid ; il conseille de trépaner l’infant Don Carlos d’Aragon, qui est opéré par Dionisio Daza Chacon (1510-1596).

La vie à la cour d'Espagne n'incitait pas à l'étude et encore moins aux travaux d'anatomie, or Vesale reçut, un jour, venant de Padoue, un livre dans lequel Fallope, un de ses anciens élèves, poursuivait les travaux de son maître. La lecture de ce livre redonna à Vésale le goût et la passion de l'anatomie.

Tribunal de l'Inquisition de Madrid 1561

Vésale avait été appelé à donner ses soins à une noble dame de la cour, malheureusement, celle-ci mourut subitement avant tout traitement. Voulant connaître la cause de la mort, Vésale demanda l'autorisation de pratiquer une autopsie. Celle-ci fut accordée par la famille, et sans attendre plus, Vésale ouvrit le thorax pour examiner le cœur; dans l'assistance attentive et inquiète, se trouvait le frère de la noble dame. Celui-ci crut voir le cœur battre et accusa Vésale d'avoir disséqué une personne vivante.

L’Inquisition l'accuse :
- d'avoir disséqué un être humain vivant,
- d'avoir écrit que la femme possédait le mêmme nombre de dents que l'homme,
- d'avoir donné tort à Galien,
- d'avoir dénigré les médecins dans la préface de la Fabrica.

Condamné au bûcher, Vésale fut sauvé par Philippe II qui commua la peine en un exil définitif et un pèlerinage à Jérusalem. Vésale partit immédiatement laissant sa famille et tous ses biens. Il traversa les Alpes et arriva à Venise où il retrouva ses amis qui le supplièrent de rester pour enseigner. Après les avoir assurés de son enthousiasme pour ce projet, il partit pour Jérusalem. C'est là qu'il reçut une proposition pour reprendre la Chaire d'Anatomie de l'Université de Padoue laissé vacante au décès de Fallope. Écourtant son pèlerinage, Vésale organisa alors son retour de Terre Saint et embarqua pour l'Italie "mère de tous les génies" , sur un navire de pèlerins où la tempête et les carences alimentaires, principalement vitaminiques, pendant ce long voyage en mer, furent la cause de plusieurs décès.

Au cours de la traversée, il fut pris d'une forte fièvre si bien que le navire dut faire escale à Zante petite île de la Mer Ionienne. Vésale fut déposé agonisant sur le rivage et mourut presque aussitôt d'épuisement, quelque part le long de la côte grecque, vers le 15 octobre 1564. Il aurait été enterré dans une église, Santa Maria delle Cruzie, démolie en 1893, non loin de la tombe supposée de Ciceron.

Cette triste nouvelle fut portée par les pèlerins, en Italie et à Bruxelles. Si Vésale était mort, son œuvre allait avoir une portée considérable. Après 14 siècles dominés par l'enseignement de Galien, s'ouvrait avec la Renaissance, l'ère de l'anatomie descriptive humaine.

C’était déjà la conviction de l’évêque croate Andréas Dudith, ancien élève de Fallope, qui dans une lettre précise la mort de Vésale à Zante, à la suite d’une fièvre hectique (Huard P., Imbaut-Huart Marie-José, op. cit., p.20). En fait, il est fort difficile à établir les circonstances exactes de la mort solitaire de Vésale, à l’île de Zante, loin de tous ses amis et dans le plus complet dénuement.

Abandonné par son épouse volage, Vésale aurait dû reprendre sa chaire d’anatomie à Padoue, que le sénat de Venise lui proposait à la mort de son élève Fallope, qui lui avait auparavant déjà succédé.

Réformateur de l'enseignement, il fut aussi un thérapeute et un chirurgien, et ces qualités firent de lui un médecin au sens le plus complet du terme. Il est le premier à porter le diagnostic d'anévrysme de l'aorte.

Contemporain de Gabriel Fallope qui fut son élève, ce dernier disait de son maître qu'il était le "Pape de la Médecine".

Sources

- Jacqueline Vons : Histoire de la médecine à la Renaissance/ Textes médicaux latins,
Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance,
Université François- Rabelais de Tours- CNRS
59, rue Néricault-Destouches BP 1328, 37013 Tours Cedex France

- L'urologie dans les planches anatomiques d'André Vésale par Georges Andoutsos

- Ambroise Paré qui était-il ? Par Michel Rongières. Responsable du certificat d'Histoire de la Médecine à la faculté de Toulouse

- Lettres de Jean Chapelain de l'Académie Française, éditées par Philippe Tamizey de Larroque Paris 1883