Guillaume LAMY

1644 - 1683

Médecin de la Faculté de médecine de Paris

Ce médecin qui est également chimiste et physicien, s’est surtout rendu fameux par ses excentricités.

Guillaume Lamy est né à Coutances dans le département de la Manche en 1644.

Il aurait pris le bonnet de docteur de la Faculté de médecine de Paris en 1672.

C'est Henri Busson qui a tiré de l'oubli la personnalité et l'œuvre de Guillaume Lamy. Les rares témoignages sur son compte que l'on a pu retrouver par la suite ont trait davantage au médecin ou au philosophe, voir au rhéteur, qu'à l'homme, dont la trajectoire et les relations demeurent en grande partie énigmatiques. D'autant que ses dates de naissance et de décès sont incertaines (les Archives départementales ayant été partiellement détruites en 1944.

Les registres de la Faculté précisent lors du décès que "Guillaume Lamy n’aimait pas Galien, mais était grand adepte de la chimie et surtout de l’antimoine. Personne ne s’étonnera donc si Maître François Blondel, qui exécrait l’antimoine, et Maître Guillaume Lamy, qui se consumait d’amour pour lui, en totale dissension [à ce sujet], se sont poursuivis l’un l’autre d’une haine implacable et mortelle, et si, se prenant à partie au sujet de l’antimoine, ils sont morts finalement l’un et l’autre à quelques mois d’intervalle de ce combat pour ainsi dire cadméen. »

Le registres attestent en outres que la fin de la carrière de Lamy fut moins troublée "par la lutte que suscita son action philosophique", au sens où l’entendait Busson, que par une lutte plus étroitement médicale ou technique.

Docteur-régent de la faculté de Paris, Guillaume Lamy, doué d’une imagination débordante, il annonce régulièrement de nouvelle inventions et innovations médicales qui, si elles ne sont pas toutes farfelues, le font surnommer du titre peu honorifique de « fléau de la médecine » par ses confrères de l’époque.

En 1675, des "Discours anatomiques" réédités en 1679 et 1685. C'est ainsi qu'il entretint une vive dispute par traités anatomiques interposés avec Pierre Cressé, notamment à propos du siège de l'âme humaine. Il soutient qu'il faut parfaitement connaïtre les principes de chimie, ou pour mieux dire la nature même, et réclame d'ailleurs une analyse chimique de la lymphe comme de toutes les liqueurs du corps humain.

Sympathisant notoire des iatrochimistes, il publia en 1682 un "Traité de l'antimoine". Dans son instruction au lecteur que Lamy place dans la préface de son ouvrage Ici son engagement médical en faveur de l’antimoine est clairement mis en relation avec ses positions anti-cartésiennes, anti-galéniques, et en définitive “hippocrato-chimiatriques”. Mais ces positions philosophiques n’en étaient pas moins alors à l’arrière-plan. Ce qui se trouvait au premier plan, c’était la guerre presque anachronique (l’affaire paraissait réglée depuis l’arrêt du Parlement d’avril 1666) de l’antimoine, qui déchirait de nouveau la Faculté au début des années 1680.

Guillaume Lamy décède à Paris le 15 janvier 1683 ; La levée du corps a eu lieu le lendemain et il a été mis en terre dans la maison de Saint-Nicolas-des-Champs.

- Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 3, Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier,

-La mort de Guillaume Lamy par Alain Mothu La Lettre Clandestine, Presse de l'Université de Paris-Sorbonne, 1999.