Léon BOUVERET

1850-1929

Médecin, cardiologue français

Médecin interniste français ; il s'illustre dans la lutte contre le choléra ; en 1889 il donne la première description de la tachycardie paroxystique

Léon Bouveret est né en 1850 à Saint-Julien-sur-Reyssouze, dans l'Ain, où il passe sa petite enfance. Son père médecin, lui donna une bonne formation dès l' enfance. C'est un adolescent doué qui s'est distingué au lycée où il a gagné un concours de version latine. Bouveret commença ses études médicales à Lyon, puis les poursuit à Paris où il est classé troisième sur 40 candidats au concours de l'Internat des Hôpitaux de Paris.

Il obtient son doctorat en médecine à Paris en 1878, à l'âge de 29 ans et retourne à Lyon où il devient le directeur de la clinique du professeur Raphaël Lépine (1840-1919) à la nouvelle clinique médicale de la Faculté de Lyon. L'année suivante il est nommé Médecin des Hôpitaux de Lyon.

En 1880, il est professeur agrégé des hôpitaux de Lyon. En 1884, Bouveret participe avec de jeunes médecins à une étude d'une épidémie de choléra en Ardèche, il organise et dirige les soins de la maladie. Deux ans plus tard Bouveret et Raymond Tripier écrivent un livre sur le "Traitement de la fièvre typhoïde par des bains froids" une méthode de traitement quelque peu brutale qui fut assez vite acceptée à Lyon.

Il a ensuite publié de nombreux écrits sur de nouvelles méthodes chirurgicales pour traiter les pathologies de l'estomac, le "Traité des maladies de l'estomac" (1893) qui restera pendant longtemps une référence pour de nombreux gastroentérologues. Dans cet ouvrage Bouveret était un partisan enthousiaste du traitement chirurgical, encourageant les nouvelles méthodes chirurgicales. Dès 1882 il fut membre du comité médical de rédaction de Lyon, dans lequel plusieurs de ses travaux ont été publiés. Toutes ses publications ont été traduites en Allemand.

Maladie de Bouveret

C'est en 1889 qu'il décrit la maladie qui porte son nom : maladie de Bouveret ou tachycardie paroxystique essentielle. La description initiale de la maladie est clinique, car en 1889 l'électrocardiogramme n'existait pas. En fait dans sa description princeps de "Tachycardie essentielle paroxystique" ce remarquable clinicien lyonnais groupait différents types d'arythmies dont le démantèlement a bénéficié de l'électrophysiologie.

La tachycardie paroxystique supraventriculaire, ou maladie de Bouveret se caractérise par des accès brusques de tachycardie, jusqu'à 180 à 200 battements par minute. Ces accès ne durent souvent pas plus de quelques minutes et s'arrêtent tout aussi rapidement. Les conséquences sont très variables selon l'état cardiovasculaire du patient. Cette tachycardie paroxystique est due à une zone située tout près du nœud sinusal (à l'origine des impulsions électriques), qui parasite son rythme normal. Normalement, il y a une impulsion par seconde environ, qui se propage ensuite au nœud septal (entre les 2 oreillettes), puis au faisceau de His (entre les 2 ventricules) et enfin aux fibres de Purkinje. Dans cette pathologie, on fait un examen plus précis des impulsions électriques émises par cette zone, en introduisant un cathéter par la cuisse jusque dans le cœur. Si nécessaire, on peut aussi détruire cette petite zone, près du nœud sinusal.

Syndrome de Bouveret

Il a également donné son nom au syndrome de Bouveret : obstruction de l'estomac et du duodénum par un calcul biliaire qui a migré à travers une fistule biliogastrique ou bilioduodénale.

Bouveret a quitté les Hôpitaux en 1900, mais a repris un peu d'activité pendant la première guerre mondiale. En raison des circonstances malheureuses il n'a jamais été nommé professeur au corps enseignant. Il continua sa pratique personnelle, qui est devenue très importante et de nombreux collègues et étudiants l'ont consulté pour leur propre cas. Bouveret était considéré avoir un diagnostic exceptionnel. Très fervent de la pratique, il participait personnellement au soin de ses patients et faisait ses propres examens chimiques et bactériologiques.

Léon Bouveret est mort en 1929. 

Les "médecins sont là pour leurs patients, pas pour leur propre carrière".

Principaux ouvrages et écrits de Léon Bouveret
- Les sueurs morbides. His work for professeur agrégé at the faculty of medicine in Lyon, on pathological (sickly) perspiration. Paris, 1880.
- Syphilis, ataxie, cardiopathie. Paris, 1885.
- La fièvre typhoïde traité par les bains froids.
With Raymond Tripier. Paris, 1886; translated into German.
- De la tachyardie essentielle paroxystique.
Revue de médecine, Paris, 1889, 9: 753-793, 837-855.
- Traité d'emphysème. Paris, 1888.
- La neurasthénie. Paris, 1890; 2nd edition, 1891.
- La dyspepsie par hypersécretion gastrique.
With Eugène Devic (1869-1930). Paris, 1891.
- Traité des maladies de l'estomac. Paris, 1893.
- Essai sur la pathogénie du cancer. Paris, 1930.