Les présidents des États-Unis

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Ronald Wilson Reagan (1911-2004),

40e Président des États-Unis

du 20 janvier 1981 au 19 janvier 1989

Conservateur et charismatique, Ronald Reagan était un acteur de Hollywood et a servi comme Gouverneur de Californie avant de devenir le 40e président des États-Unis en 1981. Il a mis en œuvre un vaste et controversé programme économique qui a impliqué l'arrêt de dépenses publiques et à réduire les impôts afin de stimuler la croissance. En politique étrangère, Reagan a élargi le militaire tout en prenant des mesures pour améliorer les relations diplomatiques avec l'Union soviétique. À la fin de son second mandat, le pays était entré dans une ère de paix et de prospérité.

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Premières années

Ronald Reagan s’est affirmé comme l’initiateur d’une « révolution conservatrice », exaltant la fierté nationale et les valeurs traditionnelles.

"Dutch", l'enfant du Middle West

Ronald Reagan est né le 6 février 1911 à Tampico, dans l’Illinois, un petit village situé à l'ouest de Chicago. Il est le deuxième fils de Johan Edward Reagan, un Américain d’origine irlandaise, et de Nelle Wilson Reagan, dont les ancêtres sont anglais et écossais. Son frère, Neil est de trois ans son aîné. Son père était vendeur de chaussures.

Ses parents sont d’origine irlandaise, l’arrière-grand-père dont il porte le nom ayant émigré en 1860. Il rejoint la religion de sa mère à 12 ans, une branche du christianisme protestant appelée « Disciple du Christ », relativement tolérante et comptant de très nombreux adeptes. Son père était catholique.

Durant toute son enfance, Ronald Reagan portera le surnom que lui a donné son père : « Dutch », qui signifie « fat little Dutchman ».

Diplômé de l’Eureka College en 1932 où il obtient un diplôme en économie et sociologie. Jusqu'à l'âge de 22 ans il travailla comme nageur-sauveteur.

Service militaire

Ronald Reagan est Officier de cavalerie de réserve dans l'armée des États-Unis en 1932.

En 1942, il entre dans l'armée à titre de second lieutenant. Il est versé dans l'armée d'active après Pearl Harbor. Il est rapidement écarté du front en raison de ses problèmes de vision qui l’obligent à porter des verres. Pendant les quatre années suivantes, Ronald Reagan est affecté au service cinématographique de l'US Air Force, à Los Angeles, qui produit des films d'entraînement, de formation et de propagande militaire. Plus tard, Ronald Reagan évoquera « son retour de guerre », un souvenir construit en réalité à partir de scènes de films, ce qui lui vaudra d’être accusé de ne pas savoir faire la distinction entre la fiction et la réalité. Il termine sa carrière dans l'armée avec le grade de capitaine.

Carrière cinématographique et télévisuelle

Acteur de série B

Après ses études, Ronald Reagan se trouve un emploi d’animateur sportif à la radio WOC à Davenport, Iowa, puis à WHO, une station affiliée plus importante, à Des Moines. À l’âge de 25 ans, il est l’un des animateurs sportifs les plus populaires du Middle West. En 1937, il profite d’un voyage au camp d’entraînement de l’équipe de baseball des Chicago Cubs, près de Los Angeles, pour demander un bout d’essai à la Warner Brothers. Il décroche ainsi son premier contrat d’acteur à Hollywood et débute sa carrière cinématographique.

Doté d'un physique et d'une voix avantageux, Ronald Reagan devient un acteur de second rôle très recherché à Hollywood.

Au total, Ronald Reagan a joué dans 53 films, la plupart de série B, où il tient en général des seconds rôles. Les films les plus marquants de sa carrière sont Knute Rockne – All American (1940), Kings Roe (1941) et The Hasty Heart (1950). En 1938, il partage la vedette du film Brother Rat avec la comédienne Jane Wyman, qu’il épouse en janvier 1940. Le couple a une fille, Maureen, en 1940, et ils adoptent un fils, Michael, en 1945. Le couple se sépare en 1948, ce qui fera de Ronald Reagan le seul président américain divorcé.

 

Carrière politique

Jeune adulte, Ronald Reagan partageait la sensibilité démocrate de son père et admirait Franklin Roosevelt (il fût une époque où Reagan le considérait comme le sauveur du pays et de l’humanité). Mais son passage dans l’armée transforme sa vision politique. Il devient de plus en plus conservateur. Sa rencontre avec Nancy Davis n’est pas étrangère à ce changement. La comédienne, qu’il épouse en 1952, a des opinions très conservatrices. Le couple a deux enfants, Patricia Ann et Ronald Prescott.

À cette époque de guerre froide, l’ombre du macarthysme plane sur Hollywood. Ronald Reagan occupe alors le poste de président du syndicat des comédiens (la Screen Actors Guild, de 1947 à 1952). Il collabore à la Commission sur les activités antiaméricaines, qui a dressé une liste noire des acteurs, scénaristes et réalisateurs soupçonnés d’être communistes, ou tout simplement d’entretenir une sympathie pour les idées de gauche.

Puis, sa carrière d’acteur commence à décliner. Il devient animateur du General Electric Theater à la télévision et porte-parole pour la compagnie General Electric. Il sillonne les États-Unis pour donner des conférences pour le compte de la GE. Ce travail de relations publiques lui permet de propager ses idées conservatrices et d’établir un réseau de contacts. Mais son conservatisme radical déplaît à la GE, qui met fin à son contrat en 1962.

Gouverneur de Californie de 1966 à 1975

Ronald Reagan devient de plus en plus actif sur la scène politique au cours des années 50. Même s’il ne devient officiellement membre du Parti républicain qu’en 1962, il soutient publiquement le candidat républicain Dwight Eisenhower pour les élections présidentielles de 1952 et de 1956. Il intervient également, en 1960, pour défendre Richard Nixon, alors en campagne contre John F. Kennedy.

Mais c’est un discours qu’il prononce à la télévision en 1964, en faveur du candidat républicain à l’élection présidentielle, Barry Goldwater, qui le propulse sur la scène politique nationale. Ce texte intitulé « A Time for Choosing » fait appel à des formules simples, percutantes, qui mettent en avant les valeurs conservatrices chères au futur président. Cette apparition télévisée, ignorée par les grands médias, plaît néanmoins au grand public américain. Cet engouement se traduit par le versement d’environ 1 million de dollars en contributions partisanes au Parti républicain.

Extraits du discours télévisé de 1964 :

« Vous et moi avons rendez-vous avec le destin. »
« Il y a aujourd’hui 2,5 millions de fonctionnaires fédéraux. Personne ne sait ce qu’ils font tous. Un parlementaire a découvert ce que l’un d’eux faisait. Cet homme est assis à son bureau, à Washington. Il reçoit des documents tous les matins. Il les lit, les paraphe et les transmet au service concerné. Un jour, un document lui parvient qu’il n’était pas censé lire, mais il le lit, le paraphe et le fait passer. Vingt-quatre heures plus tard, le document revient sur son bureau accompagné d’une note disant : “Vous ne deviez pas lire cela. Effacez vos initiales et paraphez l’effacement.” »
« Il n’y a pas longtemps, deux de mes amis parlaient à un réfugié cubain. C’était un homme d’affaires qui avait fui Castro. Au beau milieu du récit de ses affreux malheurs, un de mes amis s’est tourné vers l’autre et a dit : “Nous ne connaissons pas notre bonheur.” À quoi le Cubain a répliqué : “Votre bonheur? Moi, j’avais un endroit où me réfugier.” Et par cette phrase, il racontait tout. Si la liberté est perdue ici, il n’y aura plus aucun endroit où se réfugier. »

Devant ce succès médiatique, des membres influents du Parti républicain invitent Ronald Reagan à se porter candidat au poste de gouverneur de la Californie. Il n’a pas d’expérience politique, mais sa personnalité séduit les électeurs, charmés par son authenticité, sa gentillesse et son sens de l’humour. Sa campagne électorale met de l’avant des idées ultraconservatrices, comme la critique des dépenses de l’État et du pouvoir du « Big Government », ainsi que la réduction des services sociaux.

Ronald Reagan est élu gouverneur de la Californie le 8 novembre 1966. Sa victoire sur le démocrate Edmund G. (Pat) Brown, qui a occupé ce poste pendant huit ans, est éclatante : Reagan remporte l'élection par plus de 1 million de voix. Il sera réélu pour un second mandat le 3 novembre 1970 et demeurera en poste jusqu’en 1975.

Durant ses deux mandats de gouverneur, Ronald Reagan réussit à effacer le déficit important hérité du démocrate Brown, et il procède à une réforme des programmes sociaux. Sa gestion de la Californie fut à l’image de celle qu’il exerçera plus tard à titre de président des États-Unis : délégation des affaires gouvernementales quotidiennes aux bureaux concernés, souci du consensus au sein de ses équipes, accent mis sur les enjeux plus larges de la politique.

Candidat républicain à l'élection présidentielle en 1980, il bat le président démocrate sortant Jimmy Carter.

Quarentième Président des Etats Unis

Ronald Reagan a tenté à deux reprises de se faire élire candidat du Parti républicain pour l’élection présidentielle avant d’y parvenir. La première fois, en 1968, il perd contre Richard Nixon, et la seconde fois, en 1976, contre Gerald Ford. Il est finalement choisi comme candidat pour l’élection présidentielle de 1980. Un de ses rivaux à l’investiture républicaine est George Bush, qui se rallie à l’équipe Reagan et en devient le vice-président.

Ronald Reagan se présente comme l’initiateur d’une "révolution conservatrice". Sa campagne électorale est axée sur une importante diminution des impôts, une réduction des programmes sociaux et une augmentation du budget de la Défense. Par ailleurs, il prend position pour le maintien de la peine de mort et contre un amendement constitutionnel garantissant des droits égaux aux femmes. Il propose aussi un amendement constitutionnel interdisant l’avortement. En matière de politique étrangère, Ronald Reagan met en l’avant l’idée que les États-Unis devraient se montrer plus fermes à l’endroit de l’Union soviétique, qu’il nomme « l’Empire du mal ».

Son discours plaît aux Américains, il apparaît comme une « sorte d’incarnation du rêve américain ». « Les millions d’Américains qui avaient rongé leur frein devant l’avènement des hippies, les manifestations pacifistes, les émeutes noires, la “société permissive” des années 70, se sentirent soulagés, vengés. Partout où passait Ronald Reagan, avec son message propre à rassurer les honnêtes gens, il faisait un triomphe », écrit Nicole Bernheim.

1980

  le 4 novembre, Ronald Reagan est élu 40e président des États-Unis. Sa victoire est écrasante : il remporte 51 % des voix, contre 42 % pour James Carter et 7 % pour John Anderson. À 69 ans, il devient ainsi le plus vieux président américain à être élu.

« La crise que nous devons affronter aujourd’hui exige que nous nous efforcions, avec toute la volonté dont nous sommes capables, de croire en nous-mêmes et de nous persuader que nous sommes en mesure d’accomplir des exploits. Et pourquoi ne pas avoir cette foi? Après tout, nous sommes Américains. » - Ronald Reagan, à l’occasion de son discours d’investiture, le 20 janvier 1981.

Affaire des otages américains en Iran au millieu des années 80

La campagne électorale de 1980 a été largement marquée par l’affaire des otages américains en Iran. Le 4 novembre 1979, des étudiants iraniens affiliés au groupe radical Hezbollah envahissent l'ambassade américaine à Téhéran et prennent en otage les 52 membres du personnel diplomatique. L’administration Carter négocie leur libération, mais devant l’impasse, elle ordonne finalement une opération militaire pour les libérer en avril 1980. Cette mission se solde par un échec monumental, ce qui renforce l’image, dans l’opinion publique américaine, d’une administration souffrant d’indécision et manquant de force.

1981

• le 20 janvier, Ronald Reagan est investi en tant que 40e Président des Etats-Unis.
Le même jour les otages américains en Iran sont libérés.

La libération des otages survient finalement quelques minutes seulement après l’investiture officielle de Ronald Reagan à la tête de l’État, en janvier 1981. On a soupçonné l’administration Reagan d’avoir secrètement négocié avec les Iraniens pour retarder la libération jusqu’au moment opportun. Selon cette hypothèse, William Casey, directeur de campagne de Reagan qui sera par la suite nommé à la tête de la CIA, aurait négocié ce « délai » avec des gardiens de la révolution de l’ayatollah Khomeini, en échange de quoi les Américains se seraient engagés à vendre des armes à l’Iran par l’intermédiaire d’agents israéliens.

Tentative d’assassinat contre Ronald Reagan

• le 30 mars, Reagan est victime d'une tentative d'assassinat.

Ronald Reagan est victime d’un attentat à Washington DC, le 30 mars 1981, à la sortie d’un grand hôtel où il venait de prononcer un discours devant des représentants syndicaux. Il est blessé d’une balle au poumon gauche par John W. Hinckley, un militant de l’extrême droite américaine ayant grandi au Texas. Un garde du corps du président et un porte-parole de la Maison-Blanche sont également touchés dans la fusillade. À l’hôpital, Reagan blague avec les médecins qui vont l’opérer : « J’espère que vous êtes tous républicains! ». Quant à John W. Hinckley, il sera déclaré non coupable en raison d’une maladie mentale.

• le 7 juillet, Ronald Reagan nomme Sandra Day O'Connor à la Cour Suprême.

 

• le 6 ocobre,

 

 

La politique économique

Dans la sphère économique, Reagan tente de relancer l’économie par une politique d’inspiration ultralibérale, qui sera connue sous le nom de « Reaganomics ». « C’est seulement en réduisant la taille de l’État que nous pourrons améliorer la croissance de l’économie », disait-il.

Durant son premier mandat, il fait voter une diminution des impôts pour les particuliers et les entreprises, de même qu’une augmentation importante du budget de la Défense. Mais la récession de 1982 fait grimper le taux national de chômage à plus de 11 %, du jamais vu depuis la grande dépression des années 30. Le déficit commercial des États-Unis passe de 25 à 111 milliards de dollars entre 1980 et 1984, et le ratio de la dette publique passe de 19 % à 28 % du PNB entre 1980 et 1989.

En revanche, la récession de 1982 est suivie de nombreuses années de croissance économique. Comme l’écrivent Jean-Pierre Audoux et Agnès Triebe, « l’Amérique réalisa en valeur absolue une performance remarquable, en assurant, entre 1980 et 1988, à la fois un taux de croissance moyen de 3,4 % en volume, une baisse du taux de chômage de 10 % à 5,3 %, une hausse des prix de 5 % en moyenne, résultats tous bien supérieurs à la période Ford-Carter (1974-1980) ».

Par ailleurs, les États-Unis signent le traité de libre-échange avec le Canada en 1988.

La politique sociale

Certains observateurs ont cependant souligné que les diminutions des impôts et la croissance économique ont principalement profité aux riches et que, sous l’administration Reagan, l’écart entre les riches et les pauvres s’est creusé. Il faut dire que, sur le plan social, le président Reagan procède à de nombreuses compressions, que ce soit dans les programmes pour l’éducation, dans les logements à prix modique ou dans Medicaid, le plus important programme d’assurance-maladie pour les gens à faibles revenus. « C’est sur le plan social que le bilan du reaganisme s’établit au plus bas. [...] Il y avait 11,7 % d’Américains officiellement “pauvres” en 1979, peu avant la fin du mandat de Carter. Il y en a près de 15 % quelques mois avant la fin du [NDLR, le premier] mandat Reagan », écrit Nicole Bernheim.

Reagan procède tout de même à la nomination de la première femme à la Cour suprême, Sandra Day O’Connor, ce qui lui vaut une certaine popularité. Mais son soutien à la prière dans les écoles publiques et son opposition à l’avortement soulèvent la controverse.

La politique étrangère

Durant les deux mandats de Ronald Reagan, Washington met de l’avant une politique de soutien aux guérillas antimarxistes afin de repousser la progression du communisme dans le monde. « Sur chaque continent, de l’Afghanistan au Nicaragua, nous ne devons pas briser le destin de ceux qui défient l’agression soviétique, qui soutiennent les droits qui sont les nôtres depuis notre naissance », déclare le président dans son discours sur l’état de l’Union, en 1985. C’est ce qu’on appelle la doctrine Reagan.

Jeane Kirkpatrick, membre du cabinet Reagan et représentante permanente des États-Unis à l’ONU, explique clairement l’état d’esprit qui régnait à l’époque : « Ce qui domine, c’est la volonté de restaurer la puissance américaine et la confiance en nous-mêmes. C’était là le chemin à suivre, à la fois pour notre sécurité et pour l’amélioration des relations internationales. »

Pour mettre en pratique cette nouvelle doctrine, l’administration Reagan n’hésite pas à faire usage de la force militaire. Entre 1980 et 1989, les États-Unis interviennent à quatre reprises :

1- Une force multinationale de la paix est mise sur pied au Liban, en 1982. La France, l’Italie et les États-Unis acceptent d’envoyer des casques bleus à Beyrouth. Mais le 23 octobre 1983, un camion bourré de dynamite explose au quariter général des Marines. Bilan de cet attentat : 241 morts. Les Marines seront par la suite rapatriés au pays.

2- Deux jours plus tard, le 25 octobre 1983, l’armée américaine envahit l’île de Grenade dans le but officiel de prévenir un coup d’État de Cuba visant à prendre le pouvoir sur l’île des Caraïbes. Le gouvernement de tendance marxiste est chassé. La même année, le président lance le programme de défense Initiative de Défense stratégique contre l’Union soviétique (URSS).

3- En mars 1986, le gouvernement américain bombarde des cibles militaires à Tripoli, en Libye. Officiellement, Washington veut punir le gouvernement du général Muammar Kadhafi, qui « encourage le terrorisme international ». Selon certaines sources, les militaires américains avaient pour mission d’assassiner le chef de l’État libyen.

4- Le 20 décembre 1989, les États-Unis envahissent le Panama. Plus de 20 000 militaires américains débarquent dans ce petit pays d’Amérique centrale dirigé par le général Manuel Noriega. Le dictateur, qui sera plus tard accusé de trafic de drogues et condamné à 40 ans de prison par un tribunal américain, est un ancien allié de Washington. Cette opération, baptisée « Just cause », a fait entre des centaines et des milliers de victimes civiles, selon différentes sources.

Réélection

Ronald Reagan est réélu pour un second mandat en novembre 1984. Sa victoire est encore une fois écrasante : il obtient 525 voix du Collège électoral, contre 13 pour son adversaire démocrate, Walter Mondale.

L’Irangate

Le second mandat de Ronald Reagan est surtout marqué par le scandale de l'Irangate. L’administration est éclaboussée par la révélation de la vente secrète d’armes à l’Iran en dépit d’une loi américaine interdisant la vente de matériel militaire aux pays présumés terroristes. Cette vente d’armes aurait eu lieu entre 1985 et 1987 par l’intermédiaire d’agents israéliens, en échange de la libération d’otages américains au Liban. Les profits de cette vente étaient destinés à financer la Contra, la guerilla combattant le gouvernement sandiniste de gauche du Nicaragua, considéré par Washington comme une menace à la stabilité en Amérique latine.

Au terme d’une commission d’enquête du Congrès en 1986, le président Reagan est jugé responsable, même s’il n’est pas clairement établi qu’il était au courant que les profits de la vente allaient à la Contra. Le négociateur de cette transaction, le lieutenant-colonel Oliver North, qui travaillait à l’époque comme militaire au Bureau de la sécurité nationale, et le conseiller du président à la sécurité nationale, John Poindexter, sont désignés coupables et démis de leur fonction. Mais en 1993, le procureur indépendant Lawrence Walsh publie un rapport final dans lequel il conclut que le président Reagan et le vice-président Bush savaient que les profits de la vente d’armes étaient destinés à financer les miliciens du Nicaragua.

Parmi les principaux acteurs de cet événement, plusieurs n’ont jamais été inquiétés par la justice. Ainsi, John Poindexter est condamné à la prison en 1990, mais il est rapidement blanchi par le nouveau président, George Bush. En outre, Richard Armitage, William Casey et Colin Powell, qui autorisa la livraison des missiles TOW à l’Iran, n’ont jamais eu à subir de réprimandes. Par ailleurs, il est à noter que les États-Unis fournissaient aussi des armes à l’Irak, qui était à l’époque en guerre contre l’Iran. C’est Donald Rumsfeld, qui était chargé de négocier ces ventes d’armes.

Lancement du programme de la « guerre des étoiles »

En mars 1983, l’administration Reagan lance l’Initiative de défense stratégique (IDS), un programme militaire mieux connu sous le nom de « guerre des étoiles ». Le projet vise à protéger le territoire américain contre les missiles soviétiques. Il s’agit d'un système de défense antimissile basé en grande partie dans l’espace, une sorte de « bouclier de l'espace » faisant appel aux technologies du laser et des satellites.

Il faut se rappeler qu’à la fin des années 70, le communisme pouvait encore sembler dominant, avec ses avancées en Angola ou en Afghanistan. Le programme IDS entraîne donc une relance de la course aux armements entre les États-Unis et l’URSS. Mais les Soviétiques n’ont plus les moyens de soutenir le rythme des dépenses reaganiennes en matière d’armements.

Selon Jean-Pierre Audoux et Agnès Triebel, les dépenses militaires des États-Unis étaient de 142,7 milliards de dollars en 1980, soit 25 % des dépenses mondiales. En 1988, le budget de la Défense américaine atteignait 290 milliards de dollars, soit 33 % des dépenses mondiales. Par comparaison, la CIA estime que l’Union soviétique a dépensé au plus 90 milliards de dollars entre 1980 et 1986.

Fin de la guerre froide

Parallèlement, le président Reagan multiplie les rencontres avec le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, porté à la tête de l’URSS en 1985 et qui, après 70 ans de communisme, a engagé l’empire soviétique dans la perestroïka (restructuration) et la glasnost (transparence). Les deux hommes parviennent à un accord sur l’élimination des missiles nucléaires à moyenne portée. Ce traité historique sera signé en 1987.

Pour de nombreux analystes, la politique du président Reagan aura joué un rôle déterminant dans la chute de l’Empire soviétique, en 1991.

C'est, en grande partie, grâce à sa fermeté d'un côté et à son grand sens de la communication de l'autre, qu'il favorisa l'œuvre de Gorbatchev préparant l'émergence de la démocratie en URSS et la fin de la guerre froide.

Retraite, fin de vie

À bien des égards, Reagan fut le fondateur du parti républicain moderne. Sa redéfinition du conservatisme fiscal fondé sur des baisses d'impôts ne prenant pas en compte l'équilibre budgétaire ; son opposition à l'imposition progressive, aux questions de protection de l'environnement et à l'avortement ; l'importance accordée à une opinion publique puritaine (the Moral Majority) ; et même son soutien aux systèmes de missiles de défense, sont autant de points qui sont devenus caractéristiques des leaders républicains postérieurs

Problèmes de santé

Dès 1985, Reagan éprouve des problèmes de santé. Il est alors opéré pour un cancer du colon et pour une forme bénigne de cancer de la peau. Il se retire finalement de la vie politique à la fin de son deuxième mandat en 1988. Il jouit alors d’une cote de popularité rarement atteinte par un président, ce qui assure l’élection de son vice-président, Georges W. Bush, à l’élection présidentielle de novembre 1988. George Bush devient officiellement le 41e président des États-Unis en janvier 1989.

Quatre ans après son départ de la Maison Blanche, en 1992, la maladie d'Alzheimer fut diagnostiquée chez Reagan et le contraignit progressivement à l'isolement. Il informa le pays de son état de santé dans une lettre du 5 novembre 1994.

Il est décédé le 5 juin 2004 dans sa maison de Bel Air à Los Angeles (Californie). Ses funérailles, le 11 juin, ont été les premières organisées avec autant de pompe pour un dirigeant américain depuis celles du démocrate Lyndon Johnson en 1973. De très nombreux Américains vinrent lui rendre un dernier hommage.

 

En 1999, la biographie autorisée de Ronald Reagan paraît sous le titre « Dutch : A Memoir of Reagan ». L'historien Edmund Morris, qui a mis 14 ans à l’écrire, a joui d'un accès sans précédent auprès de Reagan entre 1985 à 1988. C'est d’ailleurs la seule biographie à avoir jamais été « autorisée » par un président américain.

 

Faits marquants ou anecdotiques

Ronald Reagan était président lorsque le syndrôme d'immunodéficience acquise (VIH) est mis en évidence pour la première fois en 1981.

Ronald Reagan était président lorsque est officiellement ratifié "Equal Rights Amendement" (1982).

Ronald Reagan était président lors des Jeux Olympiques d'été de Los Angeles (1984).

Ronald Reagan était président lorsque Geraldine Ferraro devient la première femme candidate à la vice-présidence d'ungrand parti (1984).

Ronald Reagan était président lorsque la Rhodésie est renommée Zimbabwé (1980).

Ronald Reagan était président lorsque l'archevêque Sud Africain Desmond Tutu reçoit le Prix Nobel de la Paix (1984).

Ronald Reagan était président lorsque Corazon Aquino dirige les Philippines (1986).

Ronald Reagan est le seul président à survivre après avoir été blessé par un soit-disant assassin.

 

 

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