AGNODICE

vers 300 avant J. C.

Femme médecin et gynécologue de la Grèce ancienne

Agnodice, femme d'Athènes, qui, par son savoir et les services qu'elle rendit à son sexe, donna lieu, dit-on, à un changement important dans la législation des Athéniens relativement à l'exercice de de la médecine.

Issue de la haute société athénienne, jeune fille brillante, Agnodice est frustrée par l’interdiction faite aux femmes d’étudier. Encouragée par son père, elle se coupe alors les cheveux, elle raccourcit sa tunique pour qu'elle paraisse semblable à celle des hommes, la douce Agnodice devient le vaillant Miltiade, afin de pouvoir suivre les cours, notamment auprès du célèbre médecin Hérophile, auteur d'un "Livre des Sages-femmes". Agnodice

En 350 avant notre ère, le 3 juin, elle obtient la première place à l’examen de médecine et devient gynécologue, toujours en conservant son déguisement et sans révéler sa véritable identité. Une ancienne loi d'Athènes interdisait cette profession aux femmes et aux esclaves. Les accouchements mêmes étaient exclusivement réservés aux hommes. Bien des femmes s'en mêlaient sans doute, mais sans titre, et leur ignorance rendait leurs soins dangereux. On avait vu plus d'une Athénienne préférer la mort à l'obligation de recourir aux médecins. C'est à l'art des accouchements et au traitement des maladies des femmes qu'Agnodice se consacra surtout. Probablement elle leur révélait en secret, son sexe, pour obtenir d'elles une confiance entière.

Bientôt les malades affluent, ses succès rapides et sa brillante réputation excitèrent la jalousie des autres médecins. Ils l'accusèrent devant l'aéropage (tribunal athénien) de profiter de son métier pour séduire et corrompre les femmes mariées qu'on voyait s'abandonner, sans réserve, à ses soins.

Agnodice en faisant connaître son sexe, se justifia pleinement. Mais le sentiment de frustration ne fut pas atténué. On l'accusa alors d'avoir violé la loi, en pratiquant, quoique femme, une branche de la médecine, pour laquelle elle risquait une forte condamnation.

La reconnaissance et l'intérêt personnel portèrent les femmes des principaux citoyens à se réunir pour prendre sa défense. Devant le temple, la foule de ses patients manifeste en déclarant que si Agnodice est exécutée, elle ira à la mort avec elle. Sous la pression de la foule, les magistrats acquittent Agnodice et lui permirent de continuer à exercer la médecine.

Elles obtinrent même la révocation de la loi, et purent, dès lors, être secourues par des personnes de leur sexe dans les infirmités auxquelles la nature les a assujetti. L’année suivante le conseil Athénien modifiera la loi et autorisera les femmes à étudier la médecine.

Cette anecdote, rapportée par Hyginius, offre de l'intérêt, et n'a rien de positivement incroyable. Sprengel la regarde néanmoins comme supposée.

 

Sources

- Dictionnaire des sciences médicales. Biographie médicale. Tome 1er

- Biographie des jeunes demoiselles par Mme Dufrenoy; Librairie d'éducation Alexis Eymery, rue Mazarine Paris.